Les fanatiques du bon goût auront vite fait de bouder cette série; ils ont tord. Sous ses atours de mécha cliché ou des lesbiennes combattent des dragons dans des robots humanoïdes avec beaucoup de fan-service et qui enchaine avec une certaine allégresse les scènes choquantes, Cross Ange est un série extrêmement intelligente dans sa conception, son rythme, son écriture et sa réalisation.
On y suis le passage à l'age adulte traumatisant et révolutionnaire de la princesse Angelise, sa découverte du fait que le monde merveilleux dans lequel elle a grandi se cache une logique implacable de guerre, d'exploitation, d'exclusion... que ceux qu'elle a toujours pris pour ses ennemis ne sont pas forcément les siens...
Rien ne sera épargné au spectateur en termes de violence physique, psychologique et sexuelle. Et si elle s'achève par la construction politique et de belles amitiés et relations amoureuses, c'est bien dans la douleur et le choc que commencera la transformation d'Ange d'insupportable gamine bourgeoise en grande héroïne
Le scénario et l'univers (tout deux d'une rare richesse) se dévoilent à nous avec un bon rythme et nous offrent un bon divertissement qui aborde une grande variété de thématiques humaines grâce à des personnages globalement bien écrits dans leur fragilité et leur évolution.
La réalisation est aussi correcte et parviens à bien compenser une animation médiocre et à jouer habillement avec les tropes utilisées.
Mention spéciale à la belle bande son d'Akiko Shitaka qui rend parfaitement l'ambiance, le ton et l'étrange finesse de la série.
Un bel animé de real-robot qui renoue avec le meilleur du genre, montre que les japonais sont encore capable d'aller extrêmement loin dans l'anticonformisme et qu'il serait vraiment dommage de bouder.