Grosse déception. Moi qui appréciait tant cette histoire de ce souverain anglais autoritaire et cinglé, je l'ai regardée dans sa version "bon marché" et complètement oubliable.
Je m'étonne de l'équipe sélectionnée pour jouer dans cette série. La plupart des acteurs sont...vieux, mais alors tellement vieux! Un peu comme si on rejouait la vie de Henry VIII dans une maison de retraite...N'étant pas un historien chevronné, je ne peux effectivement pas attester de la "réalité" concernant les personnage mais j'avoue que cela me choque un peu après l'excellent The Tudors qui possédait un casting nettement plus jeune.
Peut-être était-ce vraiment le cas au moment des faits, mais alors j'aurais préféré qu'on puisse le justifier au moment de la présentation qui survole bon nombre de faits pour se concentrer sur une période précise. L'âge n'est en rien une question de talent ou une barrière à l'intérêt du spectateur, la précision aurait été capitale pour bien définir la situation des différents protagonistes.
La construction des rôles est très étrange.
Pourquoi Wolsey a-t-il celui du cureton fou - avec ses rires d'alcoolique -, plutôt que du serviteur aussi zélé, habile que puissant? Il apparaît extrêmement faible, tant physiquement que moralement (là, ça peut se comprendre vu le contexte).
J'ai lu brièvement sa biographie, le rôle du "gentil vieillard en disgrâce" ne s'avère pas réellement lui correspondre. Je ferai également remarquer que, afin d'incarner ces fonctions (grosso-modo Premier ministre), il faut avoir pas mal de personnalité et être combattif. C'est donc loin du portrait qu'on a ici.
Henry VIII semble un peu éteint, effacé - l'acteur a l'air de s'être pris une cuite violente la veille. Il a même l'air sympathique et inoffensif la plupart du temps. Rien qui ne colle avec la réputation sulfureuse (à raison) du personnage.
Mais emporte-toi un peu au lieu de chuchoter alors qu'on te cherche des noises!...désespérant...D'autant que Damian Lewis est un excellent comédien alors je vois mal pourquoi il reste d'un calme olympien.
Je ne comprends pas trop le rôle de Cromwell qui s'entête à soutenir son employeur, en dépit du bon sens et des conséquences pour son avenir et celui de sa famille. Il se révèle être, bien que l'auteur de lois qui pour l'époque (et même aujourd’hui) étaient tant agressives que révolutionnaires, gentil, attentionné et réservé.
On est donc en droit de se demander quelle est la vérité historique à propos d'hommes et de femmes de premier plan, ayant eu une importance capitale dans l'histoire de ce royaume. Pour l'instant, les deux séries - que je cite tout le temps, désolé mais je n'ai pas d'autres références - ont sur ce sujet des visions totalement opposées.
La question, insignifiante à première vue, mérite d'être posée parce que, à elle seule, elle définit à la fois les faits, le comportement de ces gens mais également le récit ainsi que son sens. WH me semble très utopique et gentillet - presque "bisounours" - alors que The Tudors est emprunt d'une grande agressivité - pour attirer le public ou était-ce une réalité? -. Peut-être que la réponse se trouve entre les deux...
Je n'accroche pas trop, dès le premier épisode, à Wolf Hall, pour la simple raison qu'on ne fait qu'en permanence survoler l'histoire - très longue et passionnante - de ce roi et des serviteurs qui l'ont entouré. A tel point que cela paraît plus comme un documentaire qu'autre chose - une version très littéraire ou presque. A ce propos, sans avoir déjà regardé une série sur ce thème précis, je n'aurais rien bité du tout à cette histoire (longue et compliquée.)
A mon grand désespoir, les conversations sont d'un plat sidérant et n'apportent rien aux scènes (ni à nous au demeurant). Du banal et rien d'autre. C'est d'ailleurs choquant de constater le contraste entre WH et The Tudors - platitude contre "relief" -, autant par la narration que par ses protagonistes.
Beaucoup de séquences se contredisent car, dans certaines H8 dit "que Wolsey lui manque" mais dans d'autres il applaudit au cours d'un spectacle le dépeignant comme le mal incarné - ce qui est normal, étant donné qu'on nous livre le récit au lance-pierres, sans étape(s) intermédiaire(s), nous en expliquant clairement la raison.
A un épisode et quelque du dénouement, je ne suis pas du tout convaincu par Wolf Hall et la fin sera sans doute de la même facture. Effectivement, le dernier était similaire aux autres, sans saveur bien que les acteurs s'investissent plus dans ce qu'ils font et sont donc plus "authentiques". Les dernières minutes étaient misérables et WH se terminent sur une sorte d'impasse sans conclusion aucune.