Il est difficile de faire l’impasse sur la comparaison entre Wolf Hall et Les Tudors puisque les deux séries se déroulent pendant le règne d’Henri VIII. Toutefois les 2 séries abordent les évènements de manière différente. On y retrouve les mêmes personnages certes mais Wolf Hall se concentre surtout sur l’irrésistible ascension de Thomas Cromwell alors que Les Tudors se focalisait sur Henri VIII et ses femmes successives tout en n’omettant pas d’aborder les intrigues de cour, les problématiques religieuses ou la géopolitique ce qui était à mon sens la grande force de cette série.
Wolf Hall est une adaptation des ouvrages de Hilary Mantel et le véritable personnage central est Thomas Cromwell, d’ailleurs Henry VIII n’apparaît qu’à la toute fin du premier épisiode (un Damian Lewis plutôt convaincant dans le rôle, en revanche désolé mais pour Anne Boleyn je préfère le minois de Natalie Dormer).


Wolf Hall prend le parti inverse des Tudors en ne montrant aucune bataille (même lors du tournoi un événement clé se produit hors champ), aucune scène de sexe, seulement les intrigues de cour et diplomatiques dans lesquelles gravite Cromwell. La réalisation est impeccable, la photographie aussi avec ses multiples scènes éclairées à la bougie. La musique aussi est dans le ton, minimaliste mais efficace pour accompagner les complots, trahisons et autres machinations. En revanche la série est (très) lente, je pense que c’est un parti pris mais ça reste le seul bémol que je lui mettrais. Surtout qu’Arte a décidé de diffuser la série en 2 fois 3 épisodes, l’inverse aurait été salutaire pour éviter certaines pertes d’attention. Sachant que malgré ce rythme la série se permet certaines ellipses qui ne faciliteront pas la compréhension de ceux qui ne maîtrisent pas la chronologie des événements.


Ainsi, dans un style différent des Tudors, Wolf Hall est très réussi aussi, ce qui tend à prouver qu’à partir de la même matière il est possible de faire deux oeuvres singulières mais de qualité.
On espère désormais une suite même si pour cela il faudra attendre que Hilary Mantel achève et publie le dernier tome de sa trilogie.

Nominoe
7
Écrit par

Créée

le 2 févr. 2016

Critique lue 1.6K fois

2 j'aime

Nominoe

Écrit par

Critique lue 1.6K fois

2

D'autres avis sur Dans l'ombre des Tudors

Dans l'ombre des Tudors
Sa_Majesté_Kane
2

Préférez-lui les livres d'Hilary Mantel

Avec un matériau d'origine aussi prenant que Wolf Hall ou Bring Up The Bodies d'Hilary Mantel, je me demande encore comment on peut en arriver à faire quelque chose d'aussi mou du genou. Tout est...

le 10 janv. 2016

7 j'aime

Dans l'ombre des Tudors
ludovico
8

Sec comme un coup de trique et sans concession

Au moment où Peter Kosminsky revient sur Canal+ avec le provocant The State, Arte rediffuse Wolf Hall, ses Tudors minimalistes. La série date de 2015 et cette tanière du loup est une énième...

le 5 sept. 2017

4 j'aime

Dans l'ombre des Tudors
nicaram
3

Le royaume des bisounours

Grosse déception. Moi qui appréciait tant cette histoire de ce souverain anglais autoritaire et cinglé, je l'ai regardée dans sa version "bon marché" et complètement oubliable. Je m'étonne de...

le 3 nov. 2018

2 j'aime

Du même critique

Le coureur et son ombre
Nominoe
7

Pédale !

Attention, tous les passionnées de vélo doivent absolument lire ce livre. L’écriture de Olivier Haralambon n’est pas toujours facile d’accès - il faut parfois relire les phrases plusieurs fois pour...

le 20 juin 2017

4 j'aime

2

Le Hareng de Bismarck
Nominoe
6

Critique de Le Hareng de Bismarck par Nominoe

Le hareng de Bismarck est un véritable pamphlet, un genre littéraire qui sied parfaitement aux diatribes de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier a véritablement un style d’écriture en phase avec son style...

le 13 nov. 2015

4 j'aime

Monsieur Lazhar
Nominoe
2

Gérard Klein au Québec

Encore un film sur l'école. Bon cette fois l'action se passe au Québec et la classe se retrouve confrontée à un deuil. On comprend vite qu'il y a tout de même un secret là dessous mais le film ne...

le 15 sept. 2012

4 j'aime