L'adaptation est un exercice difficile. On pourrait dire était, puisque désormais le format de la série permet de se libérer de nombre de contraintes imposées par le temps. Adapter c'est entre autres et surtout faire des choix, trancher dans le vif, se débarrasser du superflu et réduire à l'essentiel pour rendre un scénario efficace, qui tienne en 1h30 voire plus. Mais ce n'est plus vrai avec la série.
J'ai vu la série. Puis j'ai lu le livre. L'œuvre de Giannolli, ses choix ne tiennent pas la comparaison face au bouquin de Fabrice Arfi.
Je comprends pourtant le choix de développer un héros, face aux anti-héros, ici Vincent Lindon. Mais je le trouve peu judicieux. L'identification est primordiale dans l'expérience des spectateurs, dès lors peut-on les renvoyer à Alain Fitoussi, Bouly et Jérôme, la question se pose. Xavier Giannolli y a répondu. Pour ma part, je trouve cela raté. L'intrigue secondaire avec sa fille, pour le coup est superflue, on peut s'en passer, mais angler l'histoire via le personnage de Lindon, l'obligeait à lui donner de la consistance, et donc de développer une intrigue, un objectif personnel, et donc d'ajouter l'histoire de sa fille qui fait n'importe quoi. Je trouve cela indigeste, comme ajouter du gros sel à du beurre demi-sel, ou comme faire cette comparaison...
Donner vie aux personnages fait également partie de la difficulté d'adapter. L'écriture, le jeu d'acteur, le casting sont tous très importants. Et encore une fois j'ai des doutes. Mais cette fois-ci c'est une histoire de goût, j'accroche pas aux choix opérés qui m'ont gardé à distance, je sentais que cela n'allait pas, alors j'ai décidé de lire le livre, et là, et bien quel bonheur ! C'est bien plus passionnant.
L'histoire est vraie. L'histoire est dingue. Les articles de Fabrice Arfi m'avaient déjà passionné. J'ai dévoré le livre. La deuxième partie de la série sera sans moi, je m'adapte aussi.