Dark Matter
6.6
Dark Matter

Série Apple TV+ (2024)

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Dark Matter – Un voyage vertigineux à travers le multivers

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Contexte et pitch :

"Dark Matter" est la nouvelle série de science-fiction d'Apple TV+, adaptée par Blake Crouch de son propre roman best-seller paru en 2016. La série nous plonge dans les méandres du multivers à travers l'histoire de Jason Dessen, un physicien de Chicago. Une nuit, Jason est enlevé et se réveille dans une version alternative de sa vie, où il n'a jamais fondé de famille mais est devenu un scientifique célèbre. Déterminé à retrouver sa femme Daniela et son fils Charlie, Jason s'embarque dans un voyage hallucinant à travers les réalités parallèles, confronté à toutes les vies qu'il aurait pu mener et à son pire ennemi : lui-même.

Scénario :

Le scénario de Blake Crouch, bien que basé sur un concept de science-fiction familier (les univers parallèles), parvient à se démarquer par sa profondeur émotionnelle et philosophique. La série explore avec finesse les thèmes du choix, du regret et de l'identité, nous poussant à réfléchir sur les conséquences de nos décisions. La construction narrative est habile, alternant entre le parcours du Jason "original" et celui de son double maléfique. Cette structure permet de maintenir un suspense constant et de développer la complexité des personnages.Le rythme est généralement bien maîtrisé, avec un équilibre réussi entre les moments d'action, de tension psychologique et de réflexion. Cependant, certains épisodes du milieu de saison souffrent d'un certain ralentissement, s'attardant parfois trop sur les aspects techniques du voyage entre les mondes. Heureusement, le final renoue avec un rythme plus soutenu et offre une conclusion satisfaisante, même si certains spectateurs pourront la trouver un peu convenue.

Mise en scène :

La réalisation de "Dark Matter" est l'un de ses points forts. Les différents réalisateurs, dont Jakob Verbruggen pour les premiers épisodes, ont su créer une esthétique visuelle cohérente et immersive. Le traitement des différentes réalités parallèles est particulièrement réussi. Chaque univers a sa propre identité visuelle, allant de futurs dystopiques à des versions légèrement altérées de notre réalité. Les effets spéciaux, sobres mais efficaces, servent parfaitement le propos sans jamais tomber dans la surenchère.La photographie joue un rôle crucial dans l'ambiance de la série. Les tons froids et désaturés du monde "réel" contrastent avec les couleurs plus vives des réalités alternatives, soulignant subtilement les différences entre ces univers. Les scènes de passage entre les mondes, représentées par un couloir sombre et angoissant, sont particulièrement marquantes. Elles traduisent visuellement le vertige existentiel ressenti par le personnage principal.

Jeu des acteurs :

Le casting de "Dark Matter" est indéniablement l'un de ses atouts majeurs. Joel Edgerton livre une performance remarquable dans le rôle de Jason Dessen. Il parvient à incarner avec subtilité les différentes versions du personnage, passant de l'homme ordinaire dépassé par les événements au scientifique brillant et potentiellement dangereux. Sa capacité à exprimer la confusion, la détermination et le conflit intérieur de Jason est impressionnante. Jennifer Connelly est tout aussi convaincante dans le rôle de Daniela. Elle apporte une profondeur et une complexité bienvenues à ce personnage qui aurait pu n'être qu'un simple faire-valoir. Son interprétation des différentes versions de Daniela à travers le multivers est nuancée et touchante. Alice Braga, dans le rôle d'Amanda, offre une performance solide en tant que point d'ancrage pour Jason dans sa quête.

Musique :

La bande originale de "Dark Matter", composée par Jason Hill, joue un rôle crucial dans l'atmosphère de la série. La musique alterne habilement entre des compositions électroniques inquiétantes et des mélodies plus douces et mélancoliques. Les thèmes électroniques, avec leurs nappes synthétiques et leurs rythmes pulsés, accompagnent parfaitement les moments de tension et les scènes de "voyage" entre les mondes. Ils contribuent à créer une ambiance de science-fiction moderne tout en évitant les clichés du genre. L'utilisation du silence est également remarquable. Certaines scènes clés sont délibérément dépourvues de musique, laissant respirer le jeu des acteurs et renforçant l'impact de moments particulièrement intenses.

Conclusion :

"Dark Matter" s'impose comme une série de science-fiction ambitieuse et réussie, qui parvient à équilibrer concepts scientifiques complexes et drame humain. Si le rythme connaît quelques baisses au milieu de la saison, l'ensemble reste captivant de bout en bout. La série brille particulièrement par sa réflexion sur les choix de vie et leurs conséquences, utilisant le concept du multivers comme une métaphore puissante de nos regrets et de nos "et si".Visuellement impressionnante, portée par un casting de haut vol et une bande originale efficace, "Dark Matter" offre une expérience immersive et émotionnellement riche. Elle prouve une fois de plus qu'Apple TV+ est capable de produire des séries de science-fiction de qualité, s'inscrivant dans la lignée de succès comme Foundation ou Silo.Malgré quelques imperfections, "Dark Matter" mérite amplement le détour pour tous les amateurs de science-fiction réflexive et de drames psychologiques. Elle laisse une impression durable, nous invitant à méditer sur nos choix et la nature même de notre réalité longtemps après le générique final.

Pierre_Huat
7
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le 27 juin 2024

Critique lue 57 fois

Pierre Huat

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