Saison 1 : 7/10
La série de polars ethniques du romancier Tony Hillerman, mettant en scène ses deux héros Joe Leaphorn et Jim Chee, avait déjà fait l'objet d'un film signé Errol Morris en 1992 ("The Dark Wind"), ainsi que d'une collection de 3 téléfilms plus récemment.
Désormais, notre duo de flics, à la tête de la police tribale navajo, a droit à sa série, diffusée sur AMC et produite notamment par George R. R. Martin et Robert Redford (grand fan des bouquins de Hillerman).
Le casting composé en majorité d'acteurs amérindiens constitue le premier atout de "Dark Winds", participant à l'authenticité de l'ensemble, au même titre que les magnifiques décors du Nouveau-Mexique - qui confèrent à la série une dimension western appréciable.
L'ambiance de la vie quotidienne dans la réserve navajo est bien restituée, offrant de fréquentes plages de respiration au milieu de l'enquête proprement dite et des scènes d'action (surtout présentes en ouverture - un fameux braquage en hélicoptère - et durant l'ultime épisode).
Situant son action au début des années 70, "Dark Winds' comporte également un aspect mystique, illustrant les croyances amérindiennes, la jeune adjointe de Leaphorn étant victime d'un mauvais sort infligé par une sorcière locale.
Sur le plan de l'intrigue, la série n'apparaît pas particulièrement originale, mais le scénario se révèle plutôt riche et bien ficelé : si le rythme s'avère globalement assez lent, de fréquents rebondissements viennent relancer l'intérêt au cours des 6 épisodes de cette saison inaugurale (vu les bons scores d'audience, une saison 2 est d'ores et déjà commandée).
On pourra déplorer quelques maladresses (par exemple, le procédé hélas classique d'abattre un type sans vérifier qu'il est bien mort), mais "Dark Winds" constitue une bonne série policière, modeste et authentique, accordant un soin particulier à la mise en valeur des us et coutumes de la population amérindienne.
Saison 2 : 7/10
Assez déçu par cette deuxième saison, qui installe "Dark Winds" parmi les séries policières lambda. Certes, il subsiste toujours cette originalité liée aux particularismes de la culture navajo, mais l'enquête manque cruellement de peps (il est vrai que la série AMC a toujours privilégié un rythme lent) et d'enjeux.
Les showrunners tentent le pari d'un épisode spécial en mode survival, mais au lieu de dynamiser le récit, cette parenthèse dans le désert a plutôt tendance à ralentir encore un rythme déjà laborieux.
Par ailleurs, les personnages principaux évoluant peu et de manière prévisible, ne restent que la BO très réussie et l'atmosphère seventies pour accrocher le spectateur durant ces 6 épisodes vite oubliés.