Saison 1 : 6/10
La série à succès "Desperate Housewives" n'a jamais trouvé de véritable successeur, même si de nombreux projets télévisuels ont tenté de surfer sur son concept, aussi bien Marc Cherry lui même et sa décevante "Devious Maids" que les producteurs de l'internationale "Mistresses", ou encore récemment Jean-Marc Vallée avec sa remarquée "Big Little Lies".
Au tour de Netflix de reprendre le principe de femmes au foyer (un peu) désespérées et surtout fortes et indépendantes : toutefois, les héroïnes ne sont qu'au nombre de deux dans "Dead to Me", qui choisit en outre de partir dans d'autres directions narratives, même s'il sera quand même question de secrets, de meurtre et d'amitié féminine.
Il vaut mieux en dire le moins possible quant à l'intrigue, puisque la série s'amuse à surprendre son public à l'aide de quelques twists bien sentis (parfois assez prévisibles), alors soulignons surtout l'efficacité des dialogues souvent sarcastiques, l'authenticité des personnages et la qualité de l'interprétation, à l'image du duo central composé de Christina Applegate (rapidement agaçante néanmoins) et Linda Cardellini.
Mais au-delà de ces atouts indéniables, et d'un humour qui fait mouche régulièrement, c'est surtout le format inhabituel de "Dead to Me" qui contribue à son efficacité optimale. En effet, ce choix du format sitcom pour une série "dramatique" apparaît a priori étonnant, mais permet aux 10 épisodes de 25 minutes de s'enchaîner harmonieusement.
Saison 2 : 5/10
Cette deuxième saison aura mis en évidence les limites de "Dead to Me", même si la série demeure plutôt agréable à suivre, grâce à son format court. En effet, les 2 héroïnes auront fini par m'agacer assez rapidement, de sorte que je me fiche un peu de savoir si elles échapperont à leurs (nombreux) problèmes. Marc Cherry était parvenu à rendre ses "Desperate Housewives" drôles et attachantes, en dépit de leurs défauts. Ici, la showrunner Liz Feldman n'a pas ce talent, et son écriture moins subtile ne provoque guère d'empathie pour Judy, une sous-Susan Mayer en plus neuneu, ni pour Jen', version vulgos de Lynette Scavo. En outre, les deux comédiennes affichent leurs limites, en particulier Linda Cardellini, qui ne convainc pas lors de ses (nombreuses) scènes de larmes.
Cela dit, j'ai suivi ces 10 nouveaux épisodes sans ennui, parfois même avec plaisir. Si certains artifices narratifs s'avèrent grossiers (le frère jumeau, les coïncidences incessantes,...), les péripéties s'égrènent à un rythme continu, de sorte que l'ensemble n'apparaît jamais déplaisant.
Une série qui plaira surtout à sa cible toute désignée : un public féminin ayant dépassé la trentaine, qui saura sans doute s'identifier à ces héroïnes au destin contrarié.