La Karppi et le lapin

On est clairement face à un succédané des meilleures séries du registre nordic noir : ainsi, "The Killing" ou "Bron" viennent spontanément à l'esprit lors du visionnage de "Karppi" (le titre en VO, qui renvoie au nom de l'héroïne Sofia Karppi), et ce classicisme assumé en rebutera certains.

Pour ma part, il m'arrive régulièrement de ressentir une lassitude face à ce type de format, mais au bout de quelques mois je goûte presque toujours la découverte d'une nouvelle série policière de ce genre - à condition que le produit soit bien fichu.

Et c'est justement le cas de "Karppi", polar-drama raisonnablement addictif grâce à un scénario complexe et plutôt bien ficelé (malgré les inévitables facilités et autres coïncidences bien pratiques) et surtout grâce à des personnages attachants. On retrouve certes l'éternel binôme de flics mal assortis au départ, et finalement complémentaires, mais l'héroïne fliquette veuve depuis peu (avec deux enfants à charge) suscite l'empathie sans en faire trop dans le pathos, et son coéquipier un peu étrange saura lui aussi gagner le cœur des téléspectateurs.

A l'image de la jolie blonde Pihla Viitala dans le rôle principal, les interprètes - inconnus dans nos contrées - apparaissent convaincants, y compris les seconds rôles, sachant que l'identité finlandaise apporte une touche d'originalité bienvenue. Attention toutefois pour les amateurs de VO, le finnois est une langue heurtée et peu musicale, très éloignée du danois par exemple.

Pour résumer, "Karppi" use de classicisme et de sobriété dans tous les domaines, un parti-pris qui fonctionne et comblera les fans de polar-drama traditionnel. Ceux qui recherchent davantage d'originalité et de prise de risque peuvent passer leur chemin, d'autant que la série n'évite pas toujours l'écueil de la structure 1 épisode = 1 suspect.