Une merveille visuelle qui pêche par une écriture prévisible et un peu sexiste

Ce 3e arc de la série est un vrai régal visuel, on sent que le studio a compris ses forces et s'efforce de nous en mettre plein la vue, en particulier pendant les scènes de combat.
Toute l'esthétique du quartier des plaisirs est travaillée, on sens une vraie volonté que chaque arc narratif possède ses propres visuels forts et ses patterns. Vraiment, rien à reprocher au visuel, même l'utilisation de la 3D est habile et ne fait pas grincer des dents contrairement à ce qu'on à pu voir chez Wit Studio ou chez Mappa notamment.


Au niveau de l'écriture et du rythme, le bilan est plus mitigé.


On peut saluer une très belle utilisation du comic relief pour gérer les moments de tension, qui reste toujours drôle et léger sans pour autant gâcher complétement l'ambiance qu'essaye d'instaurer la narration. Les petites scènettes nous font nous attacher aux personnages qu'on apprécie déjà et permettent de respirer un peu alors que l'intrigue s'intensifie.


En revanche, la construction du scenario sent un peu le réchauffé.


On envoie notre quatuor rejoindre un pilier pour inspecter un lieu dangereux où sévit une lune démoniaque, les protagonistes sont séparés par l'intrigue, ils finissent par tomber sur un ennemi qui leur parait insurmontable, le démon est surpris par la puissance des jeunes recrues, on a des flashbacks du pilier qui expliquent sa puissance ainsi qu'une intervention de Nezuko qui finit par retourner dans sa boîte quand elle est blessée, puis au milieu du combat le démon se révèle plus puissant qu'on ne le croyait, et le pouvoir de l'amour familial et des flashbacks émotionnels donnent à Tanjiro des capacités bien au dessus de ce dont il devrait être capable.


Pour ma part, le vrai gros point négatif de l'écriture réside dans le traitement des personnages féminins. Dans la première saison, on avait un temps de parole des femmes quasiment nul, et en dehors de Nezuko qui est bien sûr baillonée et enfermée dans une boîte, on avait une doctoresse des plus passives, et les deux pilliers féminins respectivement "papillon violet" et "amour rose". Tout l'arc à bord du train est bien sûr exempt de présence féminine.


J'avais beaucoup d'espoir concernant le quartiers des plaisirs, les femmes qui y travaillent et les épouses de Tengen, mais leur temps d'écran est ridicule, et lors de cet arc, même Nezuko n'a pas échappé à sa scène "décolletée" alors qu'elle est plus que mineure. Il semble impossible pour Ufotable de représenter un perso féminin sans le trope de l'ultra féminité, de l'énorme poitrine et de la tenue super sexy. Pourquoi pas sur la démone Ume qui n'a que faire de l’aspect pratique, mais sur les épouses qui sont sensées être des ninjas, c'est assez douteux.
Vraiment dommage selon moi, cet arc était le moment idéal pour corriger ce qui était une faiblesse dans la saison un, pour devenir ici carrément un défaut.


On commence vraiment à discerner ce que vont être les prochaines saisons, avec à chaque fois les protagonistes qui rejoignent un pilier à un endroit pour affronter une lune démoniaque qui les rapprochera de Muzan. Reste à espérer que la réal ne nous serve pas le même remake narratif à chaque saison.


Le tout reste quand même très plaisant à regarder, distrayant avec des vrais moments de comédie et de tension et les personnages sont toujours attachants, mais on peut déplorer de vraies lacunes dans la représentation des personnages féminins et une intrigue assez prévisible.

ArabianLa
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le 15 févr. 2022

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Arabian Léa

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