Dans la mégapole futuriste de Night City, pourrie par la corruption et l'injustice, on suit l'histoire de David Martinez, un jeune étudiant talentueux mais désargenté et né dans les bas quartiers de la ville. Sa mère Gloria travaille jour et nuit pour lui payer une éducation et lui offrir une chance de s'élever dans cet univers où la vie d'un jeune homme a moins de valeur que les données qu'il génère. Il va finir par rencontrer un groupe d'edgerunners, des chasseurs de primes, et va devenir l'un d'entre eux.
Impossible de détourner le regard de ce récit poignant, qui nous attrape en quelques minutes et nous embarque violemment dans un futur terrifiant car bien trop proche du nôtre, où les mégacorporations sont au dessus des lois et ont plus de pouvoir que le gouvernement, où l'accès au services de soins requiert un abonnement hors de prix et où les urgentistes laissent mourir sur le bas coté de la route les malheureux sans assurance.
Dans ce récit initiatique, la mort guette à chaque faux pas, et le seul moyen d'atteindre la gloire tant recherchée est de se brûler les ailes et de mourir dans un feu d'artifices.
Le récit est servi par une animation splendide qui n'est pas sans rappeler des séries comme Neon Genesis Evangelion, normal quand on sait que Hiroyuki Imaishi, le directeur de production de Cyberpunk : Edgerunners, à fait ses armes sur ce monument des années 90. L'ambiance musicale est soignée, avec un opening entrainant et ultra-reconnaissable et la direction artistique réussit la complexe cascade de rester fidèle au jeu tout en dévellopant sa propre signature graphique.
Les joueurs de Cyberpunk 2077 auront le plaisir de reconnaitre certains lieux et personnages emblématiques qu'on retrouve dans la série, comme l'iconique bar de l'Afterlife, ou certains fixers (les intermédiaires entre clients et chasseurs de primes) comme Wakako ou Rogue, qui renforcent cette impression que la ville est immuable et immortelle, et que les edgerunners ne font qu'y passer, menant une vie courte et violente, parfois grandiose mais souvent pitoyable.
Cyberpunk : Edgerunners m'a hypnotisée, bouleversée, et je n'ai qu'un regret, celui d'une expérience trop courte, car comme tous les personnages, nous ne sommes qu'un détail, un moment dans ce futur monstrueux, fascinant et tentaculaire qui n'est qu'à quelques pas de 2022.