Adaptée de la série de manga éponyme, la série animé Chainsaw Man a provoqué un engouement comparable à celui qui s’était créé autour de Demon Slayer lors de sa sortie.
Mais l’adaptation de l’œuvre de Tatsuki Fujimoto est-elle vraiment le phénomène que l’on attendait ? Les animateurs de Mappa nous ont-ils enfin proposé une animation 3D appréciable ? Ou ne trouverons nous, dans cette première saison, qu’un shonen générique de plus ?
Force est de constater que pour l’équipe de Chainsaw Man, c’est un pari plus que réussi pour l’instant.
La première saison, qui s’assume comme une parodie de shonen décomplexée, est un concentré d’autodérision, d’hommage au nekketsu et de références cinématographiques.
Visuels très soignés et 3D en progrès
La réalisation en images de synthèses, omniprésente, reste visible par moment mais se fond étonnement bien dans le récit, il ne manque plus que quelques années de travail et d’expérience et la japanimation 3D atteindra une qualité dont elle n’aura plus à rougir.
Le tout est très bien animé, en particulier les combats qui auraient pu s’avérer assez brouillons, mais qui restent tous très lisibles et même spectaculaires pour certains.
Les visuels sont teintés d’une esthétique gore sans être trop horrifique, et conservent une patte graphique très reconnaissable tout en rendant hommage à l’esthétique du Pulp. La mise en scène est léchée, et rend hommage aux plus belles planches du manga et à la passion de Fujimoto pour le cinéma.
L’écriture, entre la finesse de la dentelle et la subtilité d’un parpaing
Le maître mot de l’écriture de Chainsaw Man est « décomplexé ». Si le scénario suit a priori celui du manga (ne l’ayant pas lu, l’autrice ne se permettra aucune comparaison plus développée), les dialogues et l’écriture des personnages, des animations faciales jusqu’au doublage, sont d’une radicalité jubilatoire. Malgré la distance émotionnelle briguée par nombre de personnages, l’écriture nous permet d’alterner entre des moments d’émotion forte et des scènes à l’absurdité comique dignes d’une parodie de Re : Take.
Une petite mention spéciale à la scène du "requiem" pour Himeno dans le dernier épisode, parfaite balance entre mélancolie et hilarité.
Si vous êtes las.ses du shonen nekketsu, que vous êtes fan de cinéma ou simplement à la recherche d’un animé rafraîchissant et bien écrit qui s’assume dans une absurdité jusqu’au-boutiste jouissive, Chainsaw Man est fait pour vous, à condition, bien sûr, de ne pas craindre la vue du sang. On attend la saison 2 avec impatience.