Méconnue, cette série ne manque pas d’originalité. Reposant sur des intrigues que les services traditionnels d’Interpol ne parviennent pas à résoudre, elle met en scène une unité (appelée Département S) qui s’attèle à lever le voile sur ces mystères. Si les intrigues ne sont pas toujours à la hauteur de la série, de nombreux épisodes remplissent largement le cahier des charges entre fantastique, espionnage et action.
Série anglaise oblige, on retrouve l’ambiance mystérieuse à la Chapeau melon et bottes de cuir mais aussi une certaine fantaisie. Peter Wyngarde en Jason King est un dandy original dont l’esprit lunaire est d’une aide précieuse (il aura droit à sa propre série à l’arrêt de celle-ci). Joël Fabiani, qui est à la fois le cerveau et les poings de l’équipe, est excellent et on peut regretter qu’il n’ait pas été davantage utilisé par la suite. Rosemary Nicols, spécialiste en informatique, complète le trio avec charme et malice.
On n’est pas à la hauteur du Saint, de Chapeau melon ou, bien entendu, d'Amicalement vôtre, mais c’est une série originale bien conduite qui compte un nombre d’épisodes très réussis avec l’apport de réalisateurs travaillant notamment pour la Hammer. Elle s’appuie également sur un générique de grande qualité. Dommage que l’abus de shock-stocks et de fonds malheureux pour éviter les tournages en extérieur ne donnent l’impression d’une série qui n’a pas voulu se donner les moyens de son ambition (alors que c’était le lot de l’ensemble des séries de l’époque). A noter que ses créateurs ont aussi été à l’œuvre dans Chapeau melon, Le Saint, Poigne de fer et séduction, Amicalement vôtre ou Les Professionnels.