Ce qui est intéressant, c'est quand l'artiste diversifie, innove, teste de nouvelles choses.
Après le monde du présent déjanté, et le monde du futur bordélique, Matt Groening (qu'on ne présente plus) attaque ce qui semblait être le seul univers inexploré de sa filmographie : le passé fantastique.
Il a été reproché à ce bon vieux Matt un peu trop de mollesse, à vrai dire, je ne sais pas à quoi s'attendaient les spectateurs.
A la manière de Futurama, Groening garde la mainmise sur la direction que prend la série (encore une fois, le déclin qualitatif que connait les Simpson depuis plus de 10 ans lui a bien servi de leçon), par conséquent, il prend son temps. Il nous avait prévenu qu'il ferait de Désenchantée non pas une énième comédie, mais plutôt un vrai petit feuilleton d'aventure. Et voilà pourquoi j'ai bien aimé :
Comme dans Futurama, Groening prend son temps afin de développer l'univers dans lequel on évolue. Dans Futurama, quelques gags servent à happer le spectateur, mais la série prend de l'ampleur et gagne en profondeur uniquement sur la durée, quelques saisons plus tard.C''est ce qui fait de Futurama une superbe série, elle nous fait rire, et nous fait pleurer, le tout dans un univers très cohérent dans lequel les personnages ont une évolution très humaine (à l'inverse des Simpson dans lequel les personnages, qui pourtant se veulent réalistes, ne deviennent que des clichés et des caricatures sans personnalité au fil des saisons).
Bref, revenons à sa Seigneurie Désenchantée.
Déjà, la direction artistique est superbe, les personnages attachants, l'humour (moins présent que dans ses autres créations) alterne entre le très bon et le passable, et surtout le casting VF est FOU.
Il est vrai, les trois premiers épisodes sont mal rythmés, mais dès l'épisode 4, le tout marche mieux, et c'est dès l'épisode 8 que l'histoire gagne réellement en profondeur.
C'est ce que j'aime dans cette série et chez Matt Groening, tout le long de cette première saison, des dizaines et des dizaines d'indices sont laissés ça et là, théâtres de futures intrigues, et petits acteurs visant à rendre plus de détails à un univers, afin de le rendre riche, cohérent et agréable.
Ce qui me fait plaisir également, c'est de savoir que Groening n'est pas menacé d'une annulation à n'importe quelle saison comme c'était le cas avec Futurama, je pense, et j'espère, qu'il va pouvoir se faire plaisir durant des longues saisons, et par conséquent, NOUS faire plaisir.
Groening compte bien créer sa mythologie, il faut juste lui laisser le temps, lui faire confiance, et se laisser bercer par les histoires qu'il raconte.