Soyons clairs, je ne me permettrais de juger cette série que sur sa qualité intrinsèque et en omettant totalement les campagnes de pubs abusives que l'on a pu apercevoir la concernant, notamment sur ce site, et qui soit dit en passant ne lui font pas honneur tant les bandes annonces sont médiocres.
Cette série est à mes yeux victime de cette mode actuelle de consommateur de base de séries à outrance qui gobe ce qu'on lui offre à une vitesse tellement affolante qu'il faut que les produits concernés soient très rapidement attractifs à ses yeux sans quoi il n'aura qu'à zapper dans la minute tant le catalogue de Netflix and co est éclectique.
Oui, Disenchantment est une série qui prend son temps, dont les premiers épisodes évitent le côté attractif que serait la projection de gags à tout va ultra-référencés un peu à la sauce Rick and Morty (qui reste excellente en son genre hein, mais pour d'autres raisons). Elle fait le choix d'installer les personnages de façon durable, et surtout de construire un important background, au niveau de l'univers, de l'ambiance globale, mais également au niveau des personnages secondaires habilement épaissis au fur et à mesure et que l'on retrouve très rapidement dans des auto-références que s'autorise la série au bout de quelques épisodes (chaque come-back bien drôle du prince Gusybert par exemple).
Ce choix finit par totalement se comprendre à compter de l'épisode 8 où selon moi cette série prend vraiment son envol, et ces 3 derniers épisodes sont par ailleurs une des raisons pour laquelle cette critique me semblait nécessaire (je conseille VIVEMENT quiconque s'étant arrêtés avant de poursuivre au moins jusqu'à la fin, en vrai 28 minutes x 10 c'est quand même pas la mort).
Personnellement, je me suis rematé récemment l'intégrale de Futurama. Et pour être tout à fait honnête, en dépit de tout l'amour que j'ai pour cette série et certains des épisodes, il serait hypocrite de ne pas reconnaître que la première saison est assez plate et pose surtout les bases de ce qui engendrera par la suite les épisodes exceptionnels ayant contribué au côté culte de la série (soyons clairs, qui n'a pas pleuré devant Jurassic Bark ou Lethal Inspection ?). Quant aux Simpsons, sans évoquer les moyens de l'animation qui n'étaient bien évidemment pas les mêmes au début, les deux premières saisons sont également trèèèès loin de la qualité d'écriture que l'on retrouvera par la suite.
Tout ça pour dire qu'il serait illogique de traiter Disenchantment aussi sévèrement et rapidement alors même que les séries précédentes de l'ami Groening qui sont les raisons même pour lesquelles tant de fans chouinent aujourd'hui ont nécessité un temps d'adaptation important (ce qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler la réaction des fans de longue date des Simpsons devant les premiers épisodes de Futurama). Je serais curieux de savoir combien de temps on aurait laissé aux premières créations de Groening si elles avaient émergé à l'époque de Netflix.
Voilà, un bien long pavé pour une si courte saison, mais je tenais vraiment à défendre cette série après en avoir visionné les derniers épisodes, même si j'ai conscience que mon texte fait plus office de réflexion vis à vis de ses prédécesseuses que de véritable critique de la série.