Après bientôt 30 ans d’existence pour Les Simpson et 7 saisons de feu Futurama, le dernier né de la famille Groening montre le bout de son nez sur Netflix. Désenchantée - Disenchantment de son nom original dans la langue de Shakespeare - est disponible sur la référence du streaming avec dix premiers épisodes. De quoi se faire une première idée du bouzin et c’est ce que nous allons faire tout de suite.
Des bières et des épées
La princesse Tiabeanie Mariabeanie De La Rochambeaux Drunkowitz, répondant au diminutif Bean, n’est pas heureuse. S’ennuyant à mourir dans son château au côté d’un père maladroit et tyrannique, trop occupé avec les soucis qui viennent avec sa fonction pour faire attention à sa fille, elle se réfugie dans l’alcool et fait toutes les bêtises possibles et imaginables. Avec toujours en tête sa volonté de trouver sa place dans ce monde, elle fait la rencontre de deux créatures qui vont devenir progressivement ses amis : Luci, le petit démon manipulateur et Elfo, l’elfe un peu benet. C’est le début d’aventures rocambolesques qui la mèneront à la découverte d’elle-même, en ravageant tout ce qui l’entoure au passage.
Le temps que la sauce prenne
Les premiers épisodes de Désenchantée annoncent la couleur. Effectivement, on se retrouve très vite emporté par l’humour gras mais pas trop et quelques petites boutades qui taclent allègrement des réflexes intemporels de nos sociétés à travers les âges. Certains personnages forts sortent également du lot et s’inscrivent dans l’ADN du show avec le même naturel que dans les Simpson ou son homologue futuriste. La série aurait pu se contenter de ça et ressembler tout bêtement à un Futurama dans un contexte Fantasy. Mais que nenni !
Il est vrai que le décor prend du temps à se poser - heureusement en sauvegardant notre intérêt avec les délicieuses interventions de Luci et quelques très bons épisodes. Si on n’adhère pas un tant soit peu à l’humour caractéristique des oeuvres de Groening, l’absurde des situations aura parfois du mal à faire mouche. Pour ceux qui aiment les récits fluides et rapides, on constate malheureusement quelques soucis de rythme dans certaines aventures des trois comparses.
Fort heureusement, si on réussit à ne pas être découragé par ces petits désagréments, la magie opère dans la dernière moitié de cette première partie. C’est à ce moment précis que le fil rouge, qui n’était alors qu’un prétexte, devient le centre du récit. S’ensuit alors une suite d’événements qui s’enchaînent très vite, offrant à Désenchantée le rythme qui lui manquait. Avec une fin ouvrant le récit sur moult théories possibles sur les origines d’Elfo ou de Bean, on se surprend à attendre la suite avec impatience.
Un peu de Fantasy
Au niveau visuel, les décors, reprenant l’architecture du Moyen-Âge et les environnements magiques ou maudits communs aux œuvres Fantasy, sont plutôt jolis et agréables à regarder. Vikings, elfes, fées alcooliques, le bestiaire et les personnages secondaires font justement écho au contexte dans lequel se déroulent les aventures de Bean. La bande-son, sans être incontournable, colle plutôt bien à l’ambiance générale. Le chara-design porte fatalement les stigmates du style très particulier du papa des Simpson et accompagne à merveille l’humour absurde du propos. Le tout fourni un travail visuel et sonore honnête qui, sans révolutionner le genre, pare le tout d’une qualité de production sympathique.
Comme une épée dans le crâne : Il est indéniable que Désenchantée ne possède pas encore l’aura qui a rendu ses grands frères - Les Simpson et Futurama - incontournables. Mais qu’on le veuille ou non, il possède tout de même des qualités attrayantes qui lui donnent un capital sympathie indiscutable. Série animée qui a du potentiel mais qui doit encore faire ses preuves pour convaincre un plus large public, la dernière production de Groening et son équipe mérite qu’on y prête un peu attention.
By Roxassanctuary