Détective Conan, diffusé depuis 1996 sur NTV, c’est l’histoire de Shinichi Kudo, un ado détective brillant qui, après une malencontreuse soirée avec des hommes en noir (non, pas les Men in Black), se retrouve transformé en petit garçon. Rebaptisé Conan Edogawa, il continue à résoudre des enquêtes plus complexes les unes que les autres tout en jonglant avec ses cours de primaire et en essayant de ne pas éveiller les soupçons de Ran, sa petite amie qui ignore toujours qu'il est en réalité Shinichi. Bref, un ado qui doit résoudre des crimes à la pelle… sans pouvoir s’acheter un soda sans l’aide d’un adulte.
Le génie de Détective Conan, c’est de réussir à mélanger mystère et vie quotidienne d’un enfant en culottes courtes. Imaginez Sherlock Holmes piégé dans le corps d’un écolier et obligé de faire ses devoirs avant de pouvoir résoudre une affaire. Conan parcourt les rues de Tokyo en uniforme, ses gadgets d’espion miniaturisés sous la manche, prêt à se lancer dans une enquête digne des plus grands romans policiers dès qu’il entend "Quelqu’un est mort ?". Entre lunettes à rayon infrarouge et montre paralysante, il a tout l’attirail pour jouer au mini James Bond… si seulement tout le monde ne pensait pas qu’il est juste un enfant un peu trop curieux.
Les enquêtes, elles, sont toutes plus improbables les unes que les autres. Détective Conan se spécialise dans les meurtres rocambolesques : empoisonnements sophistiqués, assassinats en chambre close, indices dissimulés dans des codes impossibles… On se croirait dans une version japonaise d’Agatha Christie, mais avec un twist manga. Chaque épisode est un puzzle que Conan résout avec une logique implacable et un sens de l’observation digne d’un profiler du FBI, le tout avec l'air innocent d'un écolier en sortie scolaire.
Conan est accompagné par une bande d’amis de son âge mental présumé, qui constituent la "Ligue des Détectives Juniors". Avec eux, il explore des affaires parfois plus dangereuses qu’il ne le faudrait pour des gamins, mais Conan gère la situation avec un calme déconcertant, tout en donnant des ordres d’une manière pas du tout suspecte pour un enfant. Bien sûr, il y a aussi Ran, qui reste la voix de la raison et l’éternelle "amie d'enfance" (désespérément dans l’attente de Shinichi). Malgré son sens aigu de la déduction et son œil pour les détails, elle ne se doute jamais que Conan est son mystérieux amoureux transformé en mini-détective.
L’ambiance visuelle de Détective Conan est colorée et familière, avec des décors citadins japonais et des intérieurs d'appartements un peu rétro qui font ressortir le côté "vintage" de la série. Les enquêtes se déroulent souvent dans des lieux improbables, des manoirs inquiétants aux salles de concert ultra-sécurisées. Le style visuel peut paraître simple, mais il sert bien les intrigues, permettant aux indices d'être disséminés un peu partout. La série utilise aussi des scènes de déductions où Conan explique son raisonnement, tout en hypnotisant un adulte (souvent l’inspecteur Mouri) pour résoudre l’enquête, car qui croirait un enfant ?
Ce qui peut parfois lasser, c’est le caractère répétitif des enquêtes. Avec des centaines d’épisodes à son actif, Détective Conan a bien sûr exploré tous les types de meurtres et de mystères, au point que certains épisodes finissent par se ressembler. Les formules sont connues : Conan observe des détails que personne ne remarque, fait une petite moue pensive, puis résout tout, sous l’apparence d’un détective endormi. Cela peut donner une sensation de "déjà-vu" aux fans qui suivent la série depuis des années. Mais les scénaristes parviennent tout de même à introduire de nouveaux personnages et des intrigues plus complexes pour maintenir l’intérêt.
En conclusion, Détective Conan est une série aussi divertissante qu’improbable, où un détective de génie piégé dans un corps d’enfant résout des affaires dignes des plus grands thrillers policiers. C’est un mélange parfait d’humour, de suspense et d’ingéniosité, qui prouve qu’on peut combattre le crime même en mangeant des bonbons et en évitant les corvées. Pour les amateurs de mystères bien ficelés et de déductions dignes des plus grandes enquêtes, Conan reste un héros pas si enfantin et toujours prêt à se salir les mains (ou du moins, à pointer du doigt le coupable).