Au final, la claque que fût Tatami Galaxy, découverte du style bariolé et excentrique de Yuasa semble s'estomper comme un souvenir lointain au fur et à mesure que je plonge dans sa filmographie. Les premières autres trempettes furent pourtant enthousiasmantes : Mind Game et sa créativité débridée, ou même Walk at Night, Girl, sorte de spin-off alcoolisé de Tatami. L'inventivité graphique de Yuasa était dédoublé par des histoires déjantées, en forme de dédales mentaux ou d'hédonisme contrit par une angoisse redoublant ces assauts.
Las, la fougue Yuasa semble comme évaporée. Le départ est pourtant plutôt prometteur, mélangeant sans trop de scrupules style urbain contemporain (boîte de nuit avec drogues et alcool, rappeur des rues à la petite semaines) et des histoires de démon. Mais rapidement, l'histoire s'embourbe dans des querelles sans grands intérêts, bien en deça même de ce que propose Last Man, par exemple. Sans véritable suspense, ni stratégie, ni psychologie, les démons avancent leur pion sans que j'y voie un intérêt quelconque. Ensuite, je dois avouer avoir regarder de manière très décousue cette série pourtant courte.
Vers son milieu, la série connaît un ventre mou qui me fit d'ailleurs décrocher : amourette sans intérêt, histoire d'une athlète corrompue par le démon... Le tout essaie peut être de déborder le potentiel manichéisme mais ne parvient jamais à donner une quelconque épaisseur à son univers. La fin, relève un peu le niveau, en montrant via la guerre démons vs humains que les choses ne sont pas aussi simplistes, mais est tellement rushée qu'elle ne convainc pas non plus de l'intérêt de la saga.