Qui cherchera la pétulance d'un Goscinny en sera pour ses frais : le Lucky Luke nouveau aligne bien quelques vannes, de rares et discrets jeux de mot, mais arbore désormais un esprit de sérieux à tout épreuve. C'est l'époque qui, veut ça, sans doute. Avec ce lifting graphique, et ces planches il est vrai très soignées, Wanted Lucky Luke brasse les clichés éternels du western (indies, shérif, désert, saloon) et les références cousines à l'univers originel (le cousin Dalton) pour proposer une petite histoire sympathique, qui se penche sur une caractéristique oublié du lonesome cowboy : son rapport aux femmes. On ne sera pas surpris de voir que la saga canon finit tout de même largement par l'emporter sur une quelconque bluette, et on s'amusera gentiment d'une intrigue-défilé qui finit par un petit retournement goguenard, le tout naviguant à vue entre esprit bon enfant, jamais bien méchant (les indiens voyous car victime de la famine), conscient tout de même de pas mal s'adresser à des adultes ayant connu la bédé enfant. Alors bien sûr, un tome qui ne restera pas dans les annales de la vision franco-belge de l'Ouest Sauvage ; en même temps, rude comparaison après Bouncer, Big Foot et autres Gus...