Tiré d’un roman intitulé « Ce cher Dexter », lui-même inspiré du manga Death Note, Dexter met en scène un héros des plus ambigus. Hématologue professionnel le jour, père de famille amant et protecteur, Dexter devient un serial killer la nuit.
Et pas n’importe lequel, notre cher Dexter se place au sommet de la chaîne alimentaire. Afin d’échapper à la justice, on lui a enseigné « le code », sorte de doctrine morale, qui ne lui permettra que de tuer les criminels, et autres serials killers en tout genre.
Que dire, si ce n’est que la série est extrêmement complexe, et aborde des thèmes d’une maturité impressionnante. Tout comme l’ami Kira, Dexter est avide de justice, traquant sans relâche, sans aucune pitié ceux (et même celles) qui passent à travers les mailles du système judiciaire.
On ne trouvera point de joli petit cahier noir, ni autre Dieux de la mort dans Dexter, mais un nombre impressionnant de personnages haut en couleurs, à commencer par Harry Morgan, le père de Dexter. Car le fantôme d’Harry hante notre héros, ne cessant de chuchoter des pensées dans ces scènes épiques, à travers les quelles la série explore la relation père-fils. Vient ensuite Debra Morgan, sa sœur, incarnée par la superbe Jenifer Carpenter. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, parmi eux le sergent Angel Batista (et son lot de chemises haut de gamme impressionnantes). Le sergent Quinn, ou encore Maria LaGuerta et Vince Mazuka. Le jeu d’acteur simplement superbe : tous savent que Dexter est un criminel de haut niveau, mais tous font semblant de ne pas le savoir. Les épisodes disposent de nombreux quiproquos, plus tordus les uns que les autres.
Les âmes sensibles s’abstiendront de regarder une série pareille, les scènes de crime sont toutes plus gores les unes que les autres. Le nombre d’hémoglobine déversé est impressionnant. C’est à ce moment-là que l’on s’aperçoit que la mère de toutes les séries, X-Files en a influencé des centaines d’autres.
Le show laisse une belle place à la romance, à travers les conquêtes féminines de notre serial lover, on pensera aux personnages de Rita Bennet, Lila Tourney et Hannah Mckay.
Situé à Miami, Dexter possède une bande son variée cubaine, mélangeant salsa, musique Latina, à l’image du générique qui est absolument génial. Le petit déjeuner très vitaminé de notre ami recréée une scène de crime à travers divers plans tous plus morbides les uns que les autres, toutefois l’humour noir fait son effet. Quelques thèmes devenus cultes ponctuent la série, comme l’inquiétant « Blood Theme » ou encore celui magnifique de l’anniversaire d’Astor.
Notre cher Dexter explore les recoins les plus sombres de l’âme humaine, « l’homme est un loup pour l’homme » a donné naissance à de nombreux sérials killers, parmi lesquels Trinity. Celui-ci mis en scène par un certain John Lithgow, qui recevra à l’occasion l’oscar du meilleur second rôle dans une série TV. La liste s’allonge avec The ice truck killer, The bay harbor butcher, ou encore The brain surgeron. Le spectateur assistera à de nombreux débats sur l’empathie, ou bien le manque d’empathie, caractéristique première des tueurs en séries. On pourrait faire une thèse sur ce chef d’œuvre, qui analyse parfaitement la condition humaine.
Une fois terminée, Dexter laissera un grand regret et un grand vide dans les séries TV à regarder jusqu’au bout.