Cette série est globalement de bonne qualité, mais elle est surtout très inégale. On peut ainsi discerner deux parties entre les quatre premières saisons et les quatre dernières. Les quatre premières saisons développent un concept très intéressant et proposent des histoires passionnantes. Elles sont toutes de très bonne qualité, avec une montée en puissance jusqu’à la saison 4, excellentissime, qui se conclut de façon grandiose. Une véritable apothéose. S’en suit alors les quatre dernières saisons, beaucoup plus inégales de l’une autre, avec des haut (la saison 6) et des bas (la saison 7, très bas même). Aucune n’arrive concrètement à recréer toute l’ambiance qui animait la partie. Elles se contentent de maintenir le concept, tentant d’explorer de nouvelles pistes, parfois de façon correcte, parfois sans trop y croire.
L’évolution des personnages au cours des différentes saisons s’articule principalement autour du duo Dexter-Debra, où le premier tend à devenir de plus en plus humain et la deuxième essaye de vivre avec un frère qu’elle admire. Leur relation est vraiment très intéressante et je l’ai beaucoup aimé. Globalement, la série est donc bonne ; mais il est clair qu’il y a un gouffre entre la première moitié et la seconde et que lorsqu’on regarde la deuxième moitié, y’a des moments où on en vient à regretter le début.
Il y a deux points sur lesquels la série est restée globalement constante de bout en bout : c’est le casting, exceptionnel, et l’aspect technique, superbe. Le casting est vraiment très bon au cours des différentes saisons, que ce soit les acteurs principaux (menés par un Micheal C. Hall extraordinaire, jonglant à merveille entre les différentes facettes de son personnage) et les différents personnages secondaires qui se succèdent au cours des saisons. Certains resteront plus marquant que d’autres (Yvonne Strohovski dans le rôle d’Hannah, John Litghow dans celui de Trinité, Jimmy Smits dans celui de Miguel Prado ou encore Colin Hanks que j’ai beaucoup aimé en Travis Marshall), c’est certain ; mais tous étaient globalement très bons.
Quant à l’aspect technique, on retiendra une musique purement géniale, mêlant ambiance cubaine et thème musicaux glaçants voir dérangeants ; des décors cohérents sur le long terme, diversifiés et superbes ; et surtout, une mise en scène que j’ai beaucoup aimé, toujours soignée et maîtrisée, mettant en valeurs acteurs et décors tout en transcendant l’histoire, même lors des moments de mous.
Globalement une bonne série, qui a peut-être épuisé ses cartouches trop vite. Néanmoins, j’ai senti quand même un grand sentiment de vide devant l’ultime générique, ce qui est bien la preuve que je me suis régalé au cours de ces huit saisons (je crois que les seules séries devant lesquels j’ai eu encore plus de moments jouissifs, c’est Game of Thrones et House of cards), et il est certain que c’est typiquement le genre de série sur laquelle je reviendrai sans le moindre souci. Un grand merci et un immense bravo à Dexter Morgan !