Depuis quelques années, on voit fleurir sur les écrans européens les adaptations télévisuelles de romans d'Harlan Coben ; et le phénomène devrait encore s'amplifier, puisque Netflix a signé avec l'auteur américain un contrat d'exclusivité prévoyant d'adapter... 14 de ses titres!
Il se trouve que j'ai été un lecteur fidèle d'Harlan Coben, avant de me lasser pour de bon en constatant que la plupart de ses intrigues fonctionnaient sur le même modèle.
Autant dire que je ne me suis pas précipité sur chacune des adaptations télé de ses polars, même si au final j'en ai quand même vu un certain nombre : les dernières versions espagnoles ("Innocent") et surtout polonaise ("Dans les bois") étant notamment parvenues à transcender une intrigue lambda.
Dans une moindre mesure, l'adaptation française du titre "Disparu à jamais" réussit également à proposer une certaine singularité.
La trame scénaristique étant hyper bateau (disparition inexpliquée, secrets enfouis, passé trouble...), le tandem de showrunners composé de David Elkaïm et Vincent Poymiro ("Ainsi soient-ils", "En thérapie"...) choisit de soigner les décors (Côte d'Azur, Sardaigne), et surtout l'arrière-plan social de la série.
On sera ainsi confronté à des thématiques sérieuses et assez inattendues dans ce type de divertissement, plongeant le spectateur dans des microcosmes tels que les mineurs délinquants, les skinheads, ou encore les groupuscules altermondialistes...
Surtout, le traitement de ces sujets bénéficie d'une certaine authenticité : l'approche n'est certes pas documentaire, et on relève des maladresses, mais l'ensemble apparaît plutôt crédible.
La distribution prestigieuse constitue l'autre atout supposé de "Disparu à jamais" - celui qui m'a donné envie de m'y intéresser. La mini-série réunit en effet des comédiens plus habitués aux plateaux de cinéma.
De fait, Nailia Harzoune, Garance Marillier et surtout Guillaume Gouix justifient leur réputation, apportant une valeur ajoutée au récit, tandis que Nicolas Duvauchelle est trop peu présent à l'écran pour marquer les esprits.
En revanche, Finnegan Oldfield m'a vraiment déçu : tantôt transparent, tantôt dans l'excès, le jeune acteur franco-britannique manque cruellement de charisme dans la peau du héros.
Malgré tout, et grâce à sa dimension chorale, "Disparu à jamais" fonctionne plutôt bien dans l'ensemble, et constitue un divertissement honnête, surtout à l'échelle française.