Saisons 1 à 4
Les premières saisons m’avaient complètement échappée à l’époque, et c’est donc avec l’arrivée sur Netflix (qui co-produit la quatrième saison) que j’ai enfin découvert cette série française sur le monde de requin qu’est le cinéma, et notamment celui des agents. Et c’est un pur régal ! Si la première saison garde le goût de l’effet de surprise et reste la meilleure, l’ensemble est dans l’ensemble homogène, que ce soit dans le choix des acteurs et des actrices illustré-e-s, aussi bien dans leur problèmes personnels que leur frasques médiatiques ou bien leurs convictions ; que dans les intrigues personnelles.
Dans une atmosphère ou l’ironie, l’autoparodie et le cynisme règne en maîtres, cette série est un véritable bijou d’humour et de comédie. N’hésitant pas parfois à carrément aller dans la surenchère, sans qu’elle ne soit gratuite, elle nous dresse un portrait à la fois peu flatteur et incisif du milieu. Son rythme et sa structure en sont les forces majeures, avec des intrigues qui s’entremêlent, peuvent parfois paraître anecdotiques mais finissent toujours pas nous conduire vers un final haletant. Les personnages ne sont pas forcément manichéens, même s’ils peuvent se montre impitoyables, surtout entre eux-mêmes. La dynamique qui les lie et les anime est la seconde force de cette série, car au final, on s’y attache très vite et on s’investit.
Le casting est topissime. Que ce soit les guests qui viennent nous montrer une face d’eux-mêmes ou s’autoparodier, quitte à prendre sur leur personne, au point qu’on ne sait jamais où s’arrête la réalité et où commence la fiction. Ce qui crée une sorte de réalisme supernaturel, où tout peut arriver sans que ce ne soit vraiment le cas. Et puis bien sûr, la distribution principale est à la hauteur, incroyable quand ils sont entre eux, superbes quand les invités sont présents. Chacun et chacune dégage quelque chose d’unique, de particulier, issu d’un archétype mais au-delà duquel iels arrivent à construire un personnage à part entière. On sent une véritable complicité entre les eux et ça se ressent sur les personnages.
Techniquement, je n’ai pas grand-chose à reprocher, d’autant plus pour une production française de la télévision publique. C’est soigné, c’est efficace, ça n’hésite pas à se donner les moyens, ça joue sur les codes, ça se moque des mêmes codes, et on ressent en permanence cette petite touche à la limite de l’impro et du spontanée, ce qui rend le tout encore divertissant. La musique reste plutôt discrète, mais les décors fourmillant de détails et nous montrant souvent les envers des tournages, ou bien encore la mise en scène très bien calibrée avec un montage et une photo au poil, tout en gardant un peu cette touche à la française. Mais là où dans beaucoup de série, on a un côté planplan ou une succession de sketch, ici, on trouve un véritable format série qui fonctionne et nous rend addictif au bout de deux épisodes.
Bref, je regrette presque d’avoir raté cette série depuis ces début, mais je suis ravi de l’avoir enfin découverte. C’est un pur régal, des tranches de fou rire à foison (je m’excuse auprès de mes voisins) et un bol d’oxygène à consommer sans modération !