Saison 4 : 7/10
Déjà, quel dommage que la série s'arrête aussi tôt : pour moi, "Dix pour cent" avait encore deux - trois saisons dans les jambes (voir les très bonnes audiences cette année), et les arguments avancés par France 2 et les producteurs ne sont pas forcément convaincants : coûts de production, fatigue des équipes, complexité des agendas, etc...
Cela dit, cette dernière saison restera la moins bonne des quatre.
Attention, j'ai toujours eu beaucoup de plaisir à regarder, et j'ai dégusté chaque épisode un par un, pas question de bingewatcher goulûment ces six ultimes bouchées de "Dix pour cent".
Mais cette année, malgré des dialogues toujours soignés, le ton est apparu moins acide, moins cinglant, plus "grand public" que jamais, chaque personnage devant se "bonifier" en vue de la grande réconciliation finale.
Pourtant, ce dénouement (imaginé par Nicolas Mercier, celui-là même qui avait initié la série, à l'époque proposée à Canal +, avant de céder la place à Fanny Herrero, showrunneuse des trois formidables premières saisons) ne sombre pas dans la mièvrerie, grâce à quelques bonnes idées nouvelles : la faillite de l'agence en guise de happy end ironique, la mort du chien Jean Gabin pour verser une larmichette, ou encore le personnage d'Anne Marivin, excellente dans la peau d'une garce manipulatrice...
Mais disons que certains arcs narratifs s'avèrent trop expéditifs, histoire que chacun puisse connaître sa petite évolution, voire maladroits lorsqu'il s'agit de raccrocher les wagons.
Et puis plusieurs personnages sont réduits à la portion congrue dans cette saison 4 (Hicham, Arlette, voire Andrea, limitée à ses problèmes de nounou).
En dépit de ces quelques regrets, "Dix pour cent" s'achève néanmoins la tête haute, bonifiée par des guests toujours aussi prestigieux (Sandrine Kiberlain, Sigourney Weaver...), une drôlerie réjouissante et une fantaisie appréciable.
A défaut de relancer le show pour un nouveau cycle dans quelques années (hypothèse suggérée par Dominique Besnehard, qui s'apparente à un vœu pieu) les producteurs évoquent un prime exceptionnel ou un christmas special pour redonner vie ponctuellement à ces héros authentiques et tellement attachants.
Dans le cas contraire, il nous restera 24 beaux épisodes à revoir à de temps à autre. Ce que j'ai bien l'intention de faire d'ici quelques mois, tant les bonnes séries françaises de ce calibre ne courent pas les rues (au point que les adaptations à l'étranger se multiplient dernièrement).