L'intérêt de la série Doctor Who, c'est qu'elle permet de retrouver instantanément l'émerveillement et la joie de la découverte. Ceux qui ont grandi avec Tintin connaissent parfaitement ce sentiment magique.
A l'instar de Tintin, l'histoire est construite de façon à susciter chez le spectateur toute une palette de sentiments : excitation, peur, joie, tristesse, amusement... Ce n'est pas monolithique, et on ne reste pas cantonné à un seul registre.
À partir de la deuxième saison, le docteur est incarné par David Tennant, formidable acteur, cabotin mais terriblement attachant. On se prend tellement d'amitié pour son personnage qu'on a l'impression de faire partie de son équipe, qu'il nous emmène dans son formidable TARDIS.
Et puis il y a les compagnons. Les principales sont des femmes : Rose, Martha, Donna et enfin Amy. Quelles femmes. Même si au final Martha est un ton en deçà (scénaristiquement) des autres, elles ont toutes une psychologie passionnante, pauvres humaines pétries de doutes, de rêves inavoués, de peurs. Mais aussi tellement fortes qu'elles en remontrent plus d'une fois au docteur. Les compagnons secondaires ne sont pas moins intéressants, particulièrement le père de Donna, dont l'évocation à l'écriture de cette critique me donne encore des frissons.
Cette série, à travers tous ses périples, ne parle en fait que d'une chose : notre civilisation. Elle s'interroge sur l'Homme et ses valeurs, sa responsabilité dans les drames d'hier et d'aujourd'hui mais aussi sur l'attitude que nous adopterons dans le futur. La rencontre d'autres espèces n'est qu'un prétexte aux métaphores de notre propre situation. Ce qu'Avatar a fait avec tant de lourdeur et de maladresse, Doctor Who le réussit avec une sensibilité et un charme fou.
Un petit mot à propos de la saison 5, à l'heure où sont écrites ces lignes, dernière en date : Matt Smith, dont beaucoup de fans doutaient du fait de son jeune âge, s'avère excellent. De plus, même si Russel T. Davies, créateur et âme de la série 2005 est parti, le fil rouge de cette saison 5 est palpitant et bien écrit.