ATTENTION : RISQUE DE SPOILERS
Difficile de critiquer une série aussi vaste et variée que Doctor Who, même en prenant seulement en compte la nouvelle série. Sept saisons, trois docteurs, une flopée de compagnons, tant de personnages qu'il serait impossible d'écrire une critique avec tous ces éléments réunis. Je ne vais pas détailler saison par saison mais essayer de suivre une ligne à peu près chronologique.
La première saison met en scène Christopher Eccleston dans le rôle titre, superbe docteur au look très différent pour l'occasion, fou, brillant mais aussi sévère et rancunier dès le 2ème épisode, celui qui m'a conquis avec la détresse ressentie par Rose lors de la destruction de la Terre que j'ai ressenti de la même façon, carrément bouleversé. Toute la saison regorge de perles telles que "Dalek" ou "The Empty Child", la relation entre les deux personnages s'intensifie et se développe jusqu'aux adieux finaux d'Eccleston, acteur parti beaucoup trop tôt.
Par chance, un génie est venu remplacer un autre, et David Tennant a débarqué pour 3 saisons, 3 saisons de pure magie, encore meilleur, suivi par des compagnons merveilleux. Rose Tyler, jeune adulte courageuse avec une touche de retenue, de fragilité, délaissée après un final déchirant de larmes, puis Martha Jones, étudiante en médecine qui a la malchance de passer après Rose, audacieuse, téméraire et certainement la plus déterminée de toutes. Et Donna Noble.
Donna Noble mon dieu. Ce caractère, cette voix, ces expressions, ce charisme dégagé par une petite femme aux cheveux roux qui transcende la saison 4. Cette saison 4 sans AUCUN épisode de moins bonne qualité, touchante, marquant l'arrivée de River Song interprétée par une actrice époustouflante dont le talent sera démontré dans les dernières saisons, Agatha Christie, la bibliothèque, Pompéi, le huis-clos dans la navette, etc... Jamais une saison ne m'aura procuré autant de plaisir que ça, jamais un final regroupant tous les compagnons du Docteur n'aura été aussi dantesque, infiniment joyeux et triste à la fois, jamais des épisodes bonus n'ont été aussi magnifiques, jusqu'à la fin de Tennant, touchante au plus possible, simplement dévastatrice d'émotions, avec une seule phrase, cinq mots pour y mettre un terme. Bouleversant.
Après un tel ouragan, changement de Docteur, et aussi de showrunner; Davies laisse place à Steven Moffat, qui a signé quelques uns des meilleurs scénarios de la série comme "Blink" et les Anges pleureurs. Si l'apogée de la série est certainement passée, Matt Smith livre une prestation très juste en poussant encore plus la folie du personnage, du look et du langage, ce qui permet de lui forger une identité pleine. Amy Pond et Rory Williams forment un couple plaisant, comique et opposé, et apportent du nouveau à la série. Le visuel s'est largement amélioré, avec des effets spéciaux plutôt crédibles et certains décors très beaux.
Cependant, ces saisons 5-6-7 souffrent de gros problèmes de stabilité car la qualité varie constamment et certains épisodes sont franchement ennuyeux. Reste des bons épisodes de Noël, mais une saison 7 en déclin. Et pourquoi avoir changé le générique et l’apparence du Tardis ? Celui des saisons 5-6 ok, mais le tout dernier est horrible.
Plus grand chose à dire et encore tellement à dire en même temps, Doctor Who est une des séries s-f les plus complètes qu'il soit, magistrale dans chaque domaine qu'elle touche (comique, tragique, fantastique, historique...). Certainement l'une des meilleures choses que les anglais nous aient donné : une autre vie, une imagination hors-norme, la preuve que le génie existe !