Doctor Who, c’est comme si la BBC avait décidé qu’il manquait quelque chose à la science-fiction : un extraterrestre qui voyage dans une cabine téléphonique bleue, résout des mystères temporels, sauve l’univers tous les trois épisodes, et fait tout ça avec un accent britannique impeccable. La série, qui a commencé en 1963 avant de faire son grand retour en 2005, est un monument de la télévision britannique, mélangeant science-fiction, aventures loufoques, et moments d'émotion aussi surprenants qu’émouvants. C’est un peu comme si Sherlock Holmes, Star Trek, et Harry Potter avaient fusionné en une seule série… mais avec beaucoup plus de bizarreries.
Le concept est aussi simple que génial : le Docteur, un extraterrestre de la race des Seigneurs du Temps, voyage à travers l’espace et le temps dans son vaisseau en forme de cabine téléphonique (la fameuse TARDIS). Grâce à son "petit" talent pour attirer les ennuis et un esprit aussi aiguisé que son tournevis sonique, il explore l’univers pour résoudre des mystères, combattre des méchants – qui vont des Daleks hargneux aux anges pleureurs terrifiants – et sauver l’humanité encore et encore (même quand elle n’a rien demandé).
Mais ce qui rend Doctor Who si unique, c’est son héros : le Docteur, un personnage qui peut littéralement changer de visage grâce à la régénération, une petite astuce bien pratique pour expliquer le changement d’acteurs. Cette particularité permet à chaque Docteur d’apporter sa propre touche : le Neuvième Docteur (Christopher Eccleston) est sombre et un brin bourru, le Dixième (David Tennant) est exubérant et romantique, et le Onzième (Matt Smith) est… eh bien, un enfant dans un corps de vieux Seigneur du Temps avec un penchant pour les nœuds papillon. Chaque incarnation est unique, mais elles partagent toutes ce mélange de folie, d’intelligence et de vulnérabilité qui rend le Docteur si attachant.
Les compagnons du Docteur, eux aussi, sont une part essentielle du charme de la série. Rose, Martha, Donna, Amy, et Clara (entre autres) apportent des perspectives humaines qui ancrent le Docteur et rappellent qu’il est, au fond, aussi seul qu’un Seigneur du Temps peut l’être. Leur relation avec le Docteur oscille entre amitié, admiration, et parfois même un peu de flirt (le Docteur a son charme, même avec un costume froissé et un tournevis sonique). Ces compagnons permettent au public de s’identifier à l’action, car après tout, qui n’a jamais rêvé de tout plaquer pour partir explorer l’univers avec un alien excentrique ?
La série brille également par sa capacité à jongler entre les genres. Un épisode peut être une aventure épique en plein milieu de la bataille de Pompéi, le suivant peut se dérouler dans un vaisseau spatial aux confins de l’univers, et le troisième dans un village anglais où des mannequins en plastique prennent vie. La créativité des scénarios n’a pas de limite, et si certains épisodes frisent le kitsch (mention spéciale aux costumes des extraterrestres qui, parfois, auraient bien besoin d’une mise à jour), c’est justement ce mélange de sérieux et d’absurde qui fait le charme de Doctor Who.
Mais attention, derrière ses aventures loufoques, la série n’hésite pas à jouer avec nos émotions. Certains épisodes sont de véritables montagnes russes émotionnelles – qui n’a pas versé une larme devant les adieux entre le Docteur et ses compagnons ? Qui n’a pas frissonné devant les anges pleureurs ou hurlé "EXTERMINATE!" en imitant les Daleks ? La série sait jongler entre humour, drame, et épouvante avec une finesse rare, transformant des épisodes qui pourraient paraître ridicules en de véritables chefs-d'œuvre de télévision.
Cependant, Doctor Who peut parfois laisser les non-initiés perplexes. La série a tendance à multiplier les arcs temporels, les paradoxes, et les intrigues tordues au point où même le Docteur semble parfois perdre le fil (ce qui est, avouons-le, assez rassurant). Entre les alliances intergalactiques, les trahisons à travers les époques et les mystères incompréhensibles, suivre Doctor Who peut demander une concentration digne d’un Seigneur du Temps.
Visuellement, la série a fait des bonds impressionnants depuis ses débuts en carton-pâte. Les effets spéciaux se sont nettement améliorés au fil des années, et la série réussit aujourd’hui à créer des univers visuellement saisissants (bien que parfois, l’ombre du kitsch reste présente, pour le plus grand bonheur des fans). La TARDIS, elle, reste inchangée : une cabine bleue qui semble toujours aussi magique et mystérieuse, et dont l’intérieur est aussi vaste qu’un palais (ou un centre commercial).
En résumé, Doctor Who est bien plus qu’une simple série de science-fiction. C’est une aventure intemporelle, un voyage à travers les époques, les galaxies et les émotions humaines. Si vous aimez les récits épiques saupoudrés d’humour british, les intrigues complexes qui vous font réfléchir (et parfois vous perdent), et les héros excentriques qui n’hésitent pas à foncer tête baissée dans le danger avec un sourire en coin, alors Doctor Who est le vaisseau qui vous mènera vers les confins de votre imagination. Mais attention, vous pourriez bien finir accro à la régénération !