Excellente série que l'allemande Dogs of Berlin.
Mais série on ne peut plus noire où il règne une tension permanente et une ambiance à couper au couteau. Âmes sensibles s'abstenir de cette immersion totale dans un Berlin sombre et noir où s'affrontent flics ripoux, mafias turque et slave, ou encore des bandes de néonazis.
La série met en scène toute une foule de personnages, tous bien campés et fouillés ... mais il n'y en a pas un pour racheter les autres, tous ont d'hénaurmes failles et de très grosses gamelles accrochées à la queue. Cela donne une intrigue dense et touffue où il est bien difficile pour le spectateur de prendre parti ou choisir son camp (c'est d'ailleurs l'une des questions essentielles).
Si l'on accepte quelques ficelles scénaristiques parfois un peu grosses (mais c'est un peu la règle du jeu), on prendra beaucoup d'intérêt à découvrir une Allemagne bien éloignée des clichés habituels et filmée au plus près du quotidien ordinaire, sans effets cinéma ni esbroufe, ce qui accentue encore la tension et la violence sous-jacente.
Le contexte fait un peu penser aux polars de Henning Mankell qui lui aussi nous dépeignait une Suède bien éloignée du modèle social-démocratique vendu à l'étranger. D'ailleurs, le titre pourrait bien être pris pour un clin d’œil aux Chiens de Riga ...
Quoiqu'il en soit, les apparitions subtiles et fugaces de ces fameux chiens de Berlin éponymes sont à ranger dans les scènes cultes !
Malheureusement, au fil des épisodes, les scènes de violence gratuite s'accumulent jusqu'à l’écœurement. Cette complaisance finit par déranger et l'on se demande bien quel est le public visé ? Est-ce que ce serait pour justement ces milices mafieuses importées ou ces nazillons tatoués, que la série entendait dénoncer ? Douteux.