Entre divers podcasts, des notes et critiques élogieuses, il était temps que je m'y intéresse. Sans trop de conviction, mais bon, ça n'aurait pas été la première série que j'abandonne en pleine nature.
Je ne sais pas trop ce à quoi je m'attendais, peut-être un soap avec des personnages tous aussi détestables les uns que les autres, des luttes d'influence entre des nobles...
Downton Abbey, ça n'est pas ça.
La première chose qu'on comprend dans Downton Abbey c'est qu'on va avoir affaire à des personnages globalement sympathiques (c'est d'ailleurs le seul reproche que je ferai à cette série, la plupart des personnes sont de bonne volonté...), vivants, crédibles, magistralement interprétés (et je ne peux assez insister sur ce point).
Le pitch ? La vie quotidienne, ordinaire, dans une grande demeure britannique dans les années 1910 (avant la première guerre mondiale). Si vous ne trouvez pas ça vendeur, c'est d'une part parce que vous ne réalisez pas la quantité de personnes qui vivent dans une telle demeure, entre les propriétaires et leur personnel et d'autre part parce que vous ne réalisez pas à quel point cette décennie change le monde.
Depuis le comte de Grantham à Beryl Patmore la cuisinière en passant par Matthew Crawley, le casting est impeccable. Par ailleurs, les personnages sont tous intéressants, et même s'il est difficile de se souvenir parfaitement des noms des protagonistes tellement il y en a, on n'est pas perdu pour autant dès le premier épisode. Ces personnages nous montrent, à leur façon, les différentes facettes de cette décennie, l'opposition entre l'attachement aux traditions de la comtesse douairière (magistrale Maggie Smith) et les idées de changement amenés par l'héritier Matthew Crawley (tout aussi magistral Dan Stevens), entre les points de vue des trois filles, même parmi les domestiques ; on y lit aussi la montée en puissance des grandes idées du XXème siècle naissant, le socialisme, le féminisme.
Cette décennie est aussi riche en progrès technologique, et on le ressent dans la série ; par exemple, les progrès de la médecine, et les enjeux sociaux autour, sont un sujet majeur de l'épisode 2 et de l'opposition entre Isobel Crawley et Violet Crawley, traités très subtilement en quelques lignes de dialogues.
La deuxième saison m'a un peu déçue, plus soap, moins historique ; même si la guerre mondiale est toujours présente en arrière plan, les épisodes s'ont bien plus centrés sur les rebondissements autour. Pas mal d'intrigues sont bouclés en un épisode alors que deux ou trois auraient permis d'explorer mieux le sujet, de laisser un peu de suspens...
Si je devais noter saison par saison, je pense que je donnerais 8, peut-être 7. Il est peu probable que j'aurais été accroc à cette série s'il n'y avait pas eu la S1 avant.
Malgré tout, les acteurs sont toujours aussi bons, la guerre et ses bouleversements balaient Downton comme le reste de l'Europe, certaines intrigues sont bien développées, on veut vraiment savoir comment tout ça se termine.
La troisième saison est dans le prolongement de la deuxième, avec toujours ses interrogations et ses oppositions entre tradition et modernité, les évolutions choisies et imposées, les conséquences de la guerre etc.
Très intéressante, moins passionnantes que la première mais de peu !
La quatrième saison s'ouvre sur un drame qui remet pas mal de choses en question pour Downton. Si la montée en puissance des rôles de Tom et Mary dans la gestion du domaine est vraiment intéressante, il y a un peu trop de drama amoureux autour de cette dernière et ça m'a un peu ennuyé - la relation Violet Crawley / Isobel Crawley semble par moment artificielle pour ne rien arranger.
Mais heureusement, les acteurs sont toujours aussi bons et bien dirigés, on suit tout ça avec un grand plaisir.
Du côté de la cinquième saison, la série sait se renouveler sans se trahir. Cette saison est riche en émotion, de partout, et les personnages n'en sont que plus attachants - une gageure pourtant, après cinq saisons déjà riches.