Dragon Ball GT, diffusé en 1996, c’est l’histoire de Goku… ou plutôt du Goku mini, puisque notre cher Saiyan est magiquement transformé en enfant dans une suite qui semble avoir été imaginée lors d’une réunion au sommet entre la nostalgie et le chaos scénaristique. Entre nouvelles transformations, voyages dans l’espace, et Dragon Balls qui décident de semer la pagaille, GT est une expérience… particulière, qui a souvent divisé (voire effrayé) les fans de la saga originale.
Dès le début, Dragon Ball GT nous entraîne dans une direction assez inattendue. En choisissant de faire de Goku un enfant, la série essaie de renouer avec le côté aventure des premiers Dragon Ball. Mais au lieu de nous offrir la fraîcheur de ses débuts, GT nous embarque dans un tour de montagnes russes spatiales, où chaque planète semble plus étrange et moins inspirée que la précédente. La première moitié de la série se concentre sur cette exploration intergalactique, où Goku, Pan (sa petite-fille) et Trunks se retrouvent dans des situations rocambolesques qui oscillent entre l’absurde et le kitsch. C’est un peu comme si la série avait perdu la carte pour retrouver ses propres repères.
Parlons des transformations, car GT en ajoute une de taille : le légendaire Super Saiyan 4. Si la transformation est visuellement impressionnante avec son mélange de fourrure rouge et d’yeux de panthère, elle sort de nulle part et soulève plus de questions que de frissons. Super Saiyan 4 est cool, c’est vrai, mais il arrive dans un contexte si fouillis qu’on se demande si le design n’est pas venu avant l’idée. Et, il faut le dire, GT se complaît dans les power-ups sans vraiment leur donner de sens. Chaque nouvel ennemi semble là pour pousser Goku à la limite, et encore une fois, c’est à lui de sauver la mise pendant que les autres font de la figuration, ce qui commence à être un peu répétitif.
Côté antagonistes, GT nous présente des méchants mémorables… et d’autres, qu’on oublierait volontiers. Baby, la création génétiquement modifiée des Tuffles, est probablement l’un des plus marquants, mais les autres, comme Super C-17 ou les Dragons maléfiques, manquent souvent de charisme ou de développement. Les Dragons, en particulier, auraient pu être une idée géniale – les incarnations du mal causé par l’abus des Dragon Balls, c’est une belle idée sur le papier – mais dans les faits, ils oscillent entre le risible et le pathétique, dans des affrontements qui n’ont pas l’intensité des sagas précédentes.
Visuellement, Dragon Ball GT a des hauts et des bas. Si certaines scènes de combat et transformations sont bien animées et spectaculaires, d’autres passages manquent de dynamisme, avec des décors et des planètes qui n’ont pas l’ambiance épique de l’univers de Dragon Ball Z. On sent une recherche d’originalité, mais sans la finesse et la passion qui animaient les précédents arcs de la saga. L’esthétique générale, avec des couleurs parfois criardes et des choix de design discutables, donne l’impression que la série s’est un peu perdue en route.
L’ambiance générale de Dragon Ball GT est celle d’un immense "filler" : on sent que la série essaye de retrouver la magie d’origine, mais chaque épisode renvoie un peu cette impression de "fausse suite". Le ton est plus léger, voire trop léger, et l’aspect sérieux et intense qui a fait le succès de Dragon Ball Z est dilué dans un mélange d’humour enfantin et de combats qui manquent de tension. Même les personnages secondaires, autrefois importants, sont relégués au rang de spectateurs, alors que tout tourne autour de Goku, encore et toujours.
En conclusion, Dragon Ball GT est une tentative de prolonger la saga qui, malgré quelques idées intéressantes, finit par s’éparpiller dans des intrigues confuses et des transformations sans réelle portée. Pour les fans de Dragon Ball, GT est un peu comme ce membre de la famille qu’on préfère oublier lors des repas de fête. Avec son Goku-mini et ses voyages intergalactiques désordonnés, GT reste une curiosité, un tour de force d’expérimentation qui prouve que parfois, même les Saiyans peuvent se perdre dans l’espace… et dans leur propre héritage.