Dragon Ball Z
7.4
Dragon Ball Z

Anime (mangas) Fuji TV (1989)

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* Critique originale disponible sur Duotaku no Sora *

KA-MÉ HA-MÉ HAAAAAA !

Son Goku est un petit garçon à la force extraordinaire doté d'une queue de singe et qui vit seul dans la forêt suite à la mort de son grand-père. Un jour il fait la rencontre d'une jeune fille caractérielle mais très ingénieuse appelée Bulma. Celle-ci lui explique qu'elle est à la recherche des 7 Dragon Balls qui une fois réunies permettent d'exaucer n'importe quel vœu. Goku possède par hasard l'une de ces boules magiques, léguée par son grand-père. Passionné d'arts martiaux, il propose à Bulma de l'accompagner dans sa quête des Dragon Balls afin de la protéger des dangers qu'elle pourrait rencontrer.

Nous suivons donc les aventures fantastiques de Son Goku et ses amis à travers le continent.


LE manga culte


Dragon Ball, l'incontournable hit du magazine Weekly Shônen JUMP qui aura permis de faire connaître le genre Manga à l'étranger, faisant de lui l'emblématique n°1. Un modèle intemporel pour tous les mangakas, et symbole phare de la pop culture japonaise à travers le monde.


Et pourtant les débuts de Dragon Ball ont loin d'avoir été tonitruants puisque le manque de profondeur des premiers chapitres qui ressemblent plus à une suite de petites aventures et l'absence d'enjeux pour son héros qui se révèle très simple et enfantin font que le manga piétine. L'auteur décidera donc de complexifier un peu le tout. Dans son histoire inspirée librement du roman chinois La Pérégrination vers l'Ouest de WU Cheng'en où il avait déjà rajouté la technologie futuriste qui avait fait le succès de son précédent manga Dr Slump, il décidera cette fois-ci d'inclure en plus les arts martiaux, en mettant l'accent sur les combats fantastiques et épiques contre des adversaires toujours plus grands. Vous l'aurez compris : Toriyama venait de populariser les bases du shônen nekketsu !


Le manga et son adaptation animée sont finalement un succès au Japon et ne tarderont donc pas à s'exporter. L'anime Dragon Ball arrivera donc chez nous en 1988 dans le Club Dorothée, et c'est un succès sans précédent ! Le programme bat des records d'audience, fait découvrir l'existence des mangas aux petits français qui copient tous le mouvement du Kamé hamé ha et de la Fusion dans la cour de récré et propulsent ainsi Dragon Ball au rang de phénomène culturel. Cela occasionnera la sortie de multiples longs-métrages, produits dérivés et événements autour de l'œuvre, qui sera à l'origine de l'avènement des animes en Occident et deviendra ainsi le manga le plus vendu au monde durant plus de 20 ans (jusqu'à la consécration de ONE PIECE dans les années 2010).


L'année 2024 a commencé avec la triste annonce du brusque décès de TORIYAMA Akira. Mais cette année marque également le 40e anniversaire de son œuvre culte. L'occasion de la terminer en beauté en lui rendant un dernier hommage dans cette critique de l'anime qui aura marqué toute une génération de téléspectateurs français.


La Fusion de plusieurs genres


L'adaptation animée reprendra trait pour trait l'histoire du manga original et se divisera comme lui en deux parties distinctes :


La première partie sera l'anime Dragon Ball (153 épisodes) qui nous conte les aventures de Son Goku, un petit enfant orphelin à queue de singe qui fait la rencontre de Bulma, une adolescente qui créée des inventions en tout genre et qui s'est mis en tête de réunir les 7 Dragon Balls (Boules de Cristal) qui lui permettront de réaliser son vœu le plus cher (à savoir trouver un petit-copain !). De fil en aiguille, Goku décidera d'accompagner Bulma dans sa quête, la protégeant des nombreux dangers grâce à ses techniques de combats et à sa force surhumaine. Cette première partie sera plutôt anecdotique puisqu'on suivra simplement les mini aventures de Goku et Bulma qui iront de village en village afin de récupérer les Dragon Balls. Chacune des Dragon Ball se trouvera généralement chez un vil personnage qui terrorisera les personnes vivant aux alentours et qui cherchera à s'accaparer les Dragon Balls pour de mauvaises raisons. Ainsi il n'y aura pas beaucoup d'enjeux dans cette partie ni de réelle ligne directrice, les diverses histoires et personnages se révélant majoritairement assez simplistes et enfantins, l'intrigue se concentrant surtout sur l'humour et les situations comiques, ne se prenant jamais vraiment au sérieux. Cela changera un peu vers la fin qui s'orientera vers le tournoi d'arts martiaux Tenkaichi Budôkai où les combats seront plus mis en avant, mais toujours dans cette ambiance bon enfant. Si cette partie ne met donc pas beaucoup le scénario en avant, elle n'en reste pas moins très agréable de par son côté très simple et naïf. Les gags sont drôles, les personnages haut en couleurs et les aventures de Goku et ses amis ne manquent pas de piquant. Une première partie certes très enfantine mais qui nous fait tout de même passer un bon moment dans un univers original et amusant.


La seconde partie (la plus connue) sera l'anime Dragon Ball Z (291 épisodes) qui se déroule quelques années plus tard. Son Goku est désormais adulte et alors qu'il pensait mener une vie tranquille, voilà que des ennemis venus d'une autre planète menacent de détruire la Terre. C'est à partir de là que sera introduit ce qui a fait le succès de Dragon Ball, à savoir les combats shônenesques. En effet plusieurs arcs se succèderont, chacun introduisant un nouveau méchant de plus en plus méchant avec une puissance de plus en plus destructrice, poussant nos héros à s'entraîner de plus en plus durement et à se surpasser jusqu'à parfois en perdre la vie, amorçant donc un tournant plus sérieux et dramatique dans l'histoire. Ainsi la quête des Dragon Balls deviendra complètement secondaire, celles-ci devenant de simples artefacts parmi d'autres apparaissant en fonction des besoin de l'histoire (principalement pour ressusciter les personnages car l'œuvre garde aussi son côté simpliste où la mort, à l'image des comics américains de l'époque, est équivalente à un mauvais rhume). L'accent se fera donc principalement sur les différents affrontements et les rivalités qui grandissent entre les personnages. Les combats deviendront aussi épiques que flamboyants, bien qu'on ne peut nier une baisse de qualité de plus en visible sur le scénario à mesure que défilent les arcs... Mais heureusement l'œuvre a su s'arrêter, se concluant sur une fin à son image : convaincante et pas prise de tête.


Ainsi Dragon Ball est un anime on ne peut plus classique dans les faits. Mais il faut rappeler qu'à l'époque, les codes du shônen n'étaient pas encore clairement définis, Dragon Ball se place donc en précurseur du genre, d'où son si grand succès lors de sa parution et la simplicité de sa narration. Néanmoins c'est très probablement grâce à cette simplicité totalement assumée qu'il parvient à fonctionner même encore de nos jours. Ici pas de scénario aux multiples intrigues, pas de plot twist tiré par les cheveux, et pas de personnages torturés, juste un univers loufoque où les personnages s'entraînent pour devenir les plus forts et protéger la terre des méchants aliens en utilisant des techniques trop cools. On n'en demande pas plus pour passer un bon moment !


Humains à queue de singe, Super Saiyans et autres extraterrestres


Beaucoup de personnages feront leur apparition tout au long de l'anime, à commencer bien sûr par notre petit héros à queue de singe Son Goku (Goku / Sangoku). Goku est un héros à l'image de son manga, c'est à dire on ne peut plus classique. On le rencontre alors qu'il est encore un petit garçon un peu naïf mais toujours joyeux et plein d'entrain. Déterminé à devenir le plus fort, son plaisir à combattre et à s'entraîner ne le quittera pas en grandissant. Car oui, dans la deuxième partie Goku est un jeune adulte... mais qui a conservé sa personnalité d'enfant. Il est beaucoup plus fort mais n'en reste pas moins toujours aussi naïf et en décalage avec le reste du monde. Ainsi Goku est un personnage à l'image très positive, néanmoins on n'en pensera pas grand chose de plus étant donné qu'il n'a quasiment aucune profondeur et n'évoluera presque pas du premier au dernier épisode (le faisant rejoindre la liste des pires pères dans les animes en passant). Un héros agréable et amusant mais pas des plus marquant du coup.


Il sera accompagné par de nombreux amis, la plupart étant eux aussi des combattants. On retrouvera un peu tous les archétypes avec Krillin le meilleur ami plus réfléchi, Bulma la jolie fille au sale caractère mais à la tête bien faite, Yamcha le beau gosse qui perd ses moyens devant les filles, ou encore le maître d'arts martiaux Kame Sennin (Tortue Géniale), un vieux sage espiègle et un peu obsédée sur les bords. Et beaucoup d'autres... Tous ces personnages seront généralement assez sympathiques et très variés, chacun apportera une nouvelle dynamique au groupe et sera mis tour à tour en avant selon la situation, ce qui permet de s'attacher à tout le monde facilement.


Du côté des antagonistes, ils changeront en fonction de la partie. Ceux de la première partie du manga durant l'enfance de Goku seront surtout des humains aux capacités surhumaines. Certains seront des militaires zélés ou d'autres seront simplement les personnes les plus fortes de la région grâce à leurs capacités physiques hors normes. Ils seront tour à tour drôles ou bien simplement méchants et deviendront parfois finalement les alliés de Goku et ses amis. Dans l'ensemble ce sont donc des personnages relativement gentils ou amusants. La transition se fera avec les ennemis de la deuxième partie qui seront des créatures venues d'autres planètes pour la plupart et qui se révéleront purement et simplement diaboliques, souhaitant prendre le contrôle du monde par la force et n'hésitant pas à faire des génocides. Leur originalité résidera donc principalement dans leur apparence d'alien en tout genre et leur super force qui occasionnera des combats dantesques, néanmoins cela s'arrêtera là. Certains ennemis phares comme Piccolo (Satan Petit Cœur) ou Vegeta auront droit à une évolution, devenant les rivaux de Goku, mais ce ne sera qu'une petite poignée d'entre eux au final.


Tout cela sans compter sur les innombrables personnages secondaires. Bien que l'intrigue se centre sur Son Goku, l'univers de Dragon Ball sera très vaste et le monde continuera d'avancer même sans lui. On voit que les nombreux personnages font leur vie et c'est ça qui les rendra tous si vivants et agréables car ils seront très diversifiés, et on pourra trouver toutes sortes de peuples : des aliens, des animaux, des entités magiques et même des dieux ! Du beau monde qui viendra toujours plus enrichir l'univers foisonnant de l'œuvre.


La lenteur over 9000 !


Comme dit plus haut, l'anime sera décomposé en deux saisons, chacune représentant une des deux grandes parties de l'œuvre originale. Cependant il n'y aura pas de différence notoire de l'une à l'autre, le rendu restant le même puisqu'elles ont été faites à l'affilée.


Les chara designs seront très proches du manga original, bien qu'ils perdent un peu en rondeur pour gagner en contours plus charnus afin de souligner la dynamique des combats mais le tout saura parfaitement retranscrire l'univers coloré du manga de base. Néanmoins le passage en animation ne saura pas réparer le problème inhérent au manga qui est la difficulté à différencier les personnages principaux. Autant les personnages secondaires et autres créatures extraterrestres sont extrêmement variées, autant la différence entre Goku, Vegeta ou encore Yamcha est vraiment minime et je dois avouer qu'avant d'avoir réellement visionné l'œuvre, je n'ai jamais été capable de dire qui était qui sur les images promotionnelles que je voyais passer. En plus les personnages changent souvent de coiffure ou de vêtements donc ça n'aide pas... Néanmoins j'ai adoré toutes les créatures et gadgets créés par l'auteur, en particulier les véhicules qui sont très nombreux et toujours super sympas, là encore assez rondelets malgré le fait que ce soit des machines. Les différents gadgets comme le radar de Bulma ou le scouter de Vegeta sont des outils simples et efficaces qui viennent donner sa petite touche personnelle à l'œuvre en plus des arts martiaux qui eux se révéleront des plus basiques en revanche.


Mais si l'anime propose une histoire et un univers plaisant, il présente néanmoins un problème de taille : son âge.


Déjà 40 ans que l'anime est sorti, presque un demi-siècle ! Donc bien évidemment cela se ressent à tous les niveaux. On le voit déjà avec la réalisation à l'animation très limitée, au son peu audible, à la manière de doubler très datée (sans compter l'horrible première version VF qui changeait tous les noms et les dialogues et choisissait des voix totalement à l'Ouest), ou l'OST très cool mais tout de même assez molle et utilisant peu d'instruments, avec une sonorité typique des films d'action des années 90, ce qui sonne assez kitsch de nos jours. Les designs eux aussi seront très simplistes et très typés vieux manga avec des grands yeux, des cheveux en piques, des nez pointus et des couleurs criardes, sans parler des tenues des personnages qui sont ancrées dans leur époque. Ce n'est pas spécialement dérangeant mais ce n'est plus très actuel quoi.


De même la narration et les codes sont très TRÈS usités. Ne cherchez pas de profondeur dans Dragon Ball, il n'y en a pas. L'histoire c'est juste Son Goku, un super-héros qui veut devenir le plus fort et qui se bat contre des grands méchants pas beaux qui veulent détruire la Terre et rien de plus. L'intrigue est écrite en même temps que l'histoire avance, les combats ne sont aucunement chorégraphiés, les techniques se limitent à des grosses boules d'énergie qui font exploser des planètes et les personnages sont en deux dimensions et ne servent que de figurants à côté de Goku. On ne parlera même pas de "l'humour" fan-service type de l'époque où la mode était de montrer des culottes et de caser du harcèlement sexuel dès que Bulma apparaît à l'écran. Bref, une autre époque comme on dit.


Néanmoins le plus rédhibitoire pour moi aura vraiment été le rythme de l'anime, avec le format anime fleuve de plus de 50 épisodes qui rajoute des longueurs, des scènes qui n'existent pas dans le manga, ou voire même des arcs complets de fillers. En gros comment faire tenir une case du manga sur 5mn d'épisode en meublant avec des échanges inutiles ou en multipliant les plans fixes et en ralentissant le débit des dialogues. On connait tous le meme des 5 mn de Freezer qui s'étendent sur 8 épisodes de 25mn chacun. In-ter-mi-nable ! Clairement j'ai failli abandonner plus d'une fois, et je me suis rapidement retrouvée à regarder quasiment toute la série en x2, quand je ne sautais pas carrément les passages de "On se regarde dans le blanc des yeux pendant qu'une brise passe derrière nous" qui sont omniprésents à chaque épisode. C'est pour ça que je ne saurai que trop vous conseiller le remake Dragon Ball Z Kai (167 épisodes) qui reprend toute la deuxième partie avec Goku adulte (pas la première malheureusement) en supprimant toutes ces longueurs, ce qui rend l'anime bien plus digeste et appréciable, en plus de venir faire des améliorations avec une animation plus fluide ou un nouveau doublage VF plus raccord avec la VO entre autre.


Et Toriyama créa le Genkidama


Ainsi Dragon Ball est un vieil anime, mais qui parvient toujours à traverser les générations ! C'est justement par sa simplicité si efficace, ses personnages naïfs mais si attachants, et son univers insensé mais si rigolo qu'il arrive à parler aux gens de tout âge et de toute époque.


Bien sûr certaines ficelles paraissent usées aujourd'hui, mais la base de tout bon shônen se retrouve dans Dragon Ball. Toriyama a écrit Dragon Ball en s'éclatant et sans chercher à se prendre la tête, et ça se ressent. Tout est second degré dans son œuvre, l'histoire et les personnages ne prennent jamais rien au sérieux, et c'est justement pour ça qu'elle est une vraie bouffée d'air frais dans les mangas shônen. Parce qu'on se fiche pas mal que son univers tienne debout, l'important c'est le sentiment d'immensité qu'il nous offre, et l'impression que ses personnages sont si puissants qu'ils parviennent à transcender la physique pour nous offrir des affrontements flamboyants qui feront vibrer notre kokoro ! Et c'est peut-être ça le secret d'une grande œuvre, qu'elle soit faite avec la joie et la passion, et ça c'est ce que m'inspire Dragon Ball quand je le visionne !


À n'en point douter, l'œuvre de Toriyama est et restera un modèle à suivre, même après la disparition de son auteur. Ainsi je ne peux que remercier ce grand artiste pour tout ce qu'il a apporté au manga d'hier et d'aujourd'hui, et à tout ce qu'il apportera au manga de demain.

DuotakunoSora
8
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il y a 4 jours

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Duotaku_no_Sora

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