Ni assez bon pour être recommandé ni assez mauvais pour être conspué, Dragon's Dogma est une oeuvre de commande correctement exécutée mais sans aucun génie. Ça se regarde d'un oeil distrait si comme moi vous avez sombré corps et âme dans le jeu de Capcom et êtes désormais prêt à tout pour avoir votre dose.
Si je la compare à la moyenne des adaptations de jeux vidéo, je dirais même qu'il s'agit d'un petit miracle, étonnamment fidèle au matériau d'origine et respectueux de son audience, mais ce serait mettre la barre très bas.
Le problème est qu'il ne lui apporte rien non plus, à cet univers. Il ne s'agit ni d'une préquelle, ni d'une suite, ni d'une aventure parallèle mais bien de la trame du jeu, à peu de choses près, avec un héros qui se fait chourave son coeur par un dragon et décide de le marave pour réclamer son dû.
Ethan, notre vaillant pourfendeur de monstres est parfaitement transparent et inintéressant. Oscillant entre l'apathie et l'indifférence, il traîne sa morosité d'une mini-intrigue à une autre, avec un vague fil rouge sur le thème des 7 péchés capitaux.
Et si le héros lui-même n'en a rien à foutre, comment suis-je censé m'impliquer émotionnellement et pourquoi en aurais-je quoi que ce soit à secouer ? D'autant plus que la série manque cruellement d'enjeux dramatiques, puisque Ethan est le héros, donc pas spécialement susceptible de mourir, toute sa famille claque dans le premier épisode, sa compagne d'aventure est immortelle, et il est clairement établi que les personnages secondaires sont hautement sacrifiables et seront généralement trucidé avant la fin de l'épisode dans lequel ils apparaissent.
L'animation est juste correcte, c'est visuellement assez morne et le monde semble encore plus banal que dans le jeu, ce qui n'est pas peu dire vu qu'on avait déjà droit à un univers médiéval fantastique ultra-générique, desservi par une direction artistique peu inspirée, voire même plutôt moche. L'épisode final parvient quand même à relever le niveau, mais c'était trop peu trop tard.