Navrant

Médiocre, pathétique, triste, quelconque, insultant... À mi chemin entre une pub Benetton des années 80 et une mauvaise blague de CM1, la série est centrée sur quatre personnages : un asiatique, une black, un arabe et une blanche. L'asiat' a eu du succès, et forcément, il lui est monté à la tête : il se drogue, il est arrogant, méprisant, fêtard et paresseux. Heureusement, ses amis et sa famille seront là pour le remettre dans le droit chemin. La black a une forte personnalité et du charisme, elle en impose et rencontre enfin le succès après avoir tout donné à sa fille et son mari. Oui mais voilà, est-elle prête à sacrifier ses valeurs pour du succès ? Heureusement, ses amis et sa famille seront là pour la soutenir dans ses choix courageux

L'arabe galère pour s'en sortir entre son boulot précaire, sa mère et son frère décédés, son père handicapé, le tout dans un petit logement de banlieue. Il s'accroche de toutes ses forces car il est bourré de talent, et n'oublie pas au passage d'être généreux et solidaire avec son quartier, les jeunes comme les vieux. Happé par le succès facile de la télévision, il se vengera du méchant animateur inculte pour heureusement préserver ses liens avec sa famille et ses amis, quitte à renoncer à l'argent facile, car il vaut mieux être pauvre et honnête (pléonasme), que riche et déloyal (pléonasme).

La blanche est aussi riche que déconnectée. Sa famille vit dans une tour d'ivoire où on considère les arabes exclusivement comme des chauffeurs Uber et dont on est incapable de retenir le prénom. Évidemment ils ne travaillent pas et se sont juste donné la peine de bien naître. Méprisants et condescendants jusqu'au dernier degré et surtout, riches, très riches. La pauvre petite étudiante en histoire de l'art va-t-elle parvenir à s'émanciper de son milieu malsain et bourgeois (pléonasme) ? Oui, car heureusement, le stand up, cet art populaire permet à chacun d'être lui-même et de s'épanouir, même quand on est blanche et très très riche.

Bourrés de clichés, ultra manichéen (les gentils sont en fait très gentils et les méchants sont en réalité très très méchants), bête, vulgaire et pas très bien écrit (on sourit plus qu'on ne rit au moment des scènes de stand up), Drôle est un produit formaté pour une classe d'âge avide de séries faciles à consommer qui leur parlent d'eux sous un jour flatteur. Je trouve même assez insultant de pondre une série pareille en s'imaginant que ça va plaire, ce qui sera peut-être le cas. Consternant.