Avec La Trève et Ennemi public, la production policière belge est vraiment en train de s'installer comme fer de lance d’œuvres à la fois fascinantes sur le côté polar et aussi très solides sur le versant social, construisant avant tout sur la complexité de ses personnages plutôt qu'en multipliant les effets de manche. Ici, la valeur ajoutée se nomme Angelo Bison, acteur incroyable, aussi glaçant qu'humain, qui cimente autour de lui une série très maline, ne s'appuyant sur les clichés du genre que pour mieux aborder les sujets qui lui importent vraiment (que veut dire "réinsertion" si ce n'est accepter que les monstres n'existent pas ?). Certes, il y a des baisses de rythme, ça patine parfois par redondance, mais ça reste le haut du panier, surtout au regard des propositions françaises en parallèle, assez inexplicablement engoncées dans des carcans dont elles ne savent plus trop se sortir.