Entre elle & lui : Kareshi Kanojo no Jijyo par Faustt
Autant le dire tout de suite, Entre elle et lui (Kare Kano) est probablement la série la moins régulière en terme de qualité que j'ai jamais vu.
Le graphisme tout d'abord fait assez vieillot, ce qui est assez étonnant pour un anime qui n'a pas 15 ans. Les couleurs pastelles omniprésentes ont tendance à lisser l'image, à l'inverse d'un School Rumble par exemple plus flashy... Chose rare, les décors extérieurs sont volontairement laids : poteaux électriques, caniveaux, on est loin de la beauté des villes japonaises des autres animes. Cela apporte un côté réaliste à l'ensemble, tout en marquant la différence avec les personnages, dont le design est relativement beau.
Si l'opening est assez réussi, correspondant bien avec l'ambiance générale de la série, on ne peut pas en dire autant du reste de la musique. L'ending est franchement passable, quant à la BGM...elle entrera probablement dans les annales pour son affligeante répétition : 3 ou 4 thèmes seront joués tout au long des épisodes, le studio ne se sera pas foulé de ce côté là.
Par contre, le travail des doubleurs est vraiment bon. Miyazawa possède une voix qui permet de faire passer toute une palette d'émotion en variant l'intonation. Toutefois le débit trop rapide fait quelquefois mal au crane lors de longs monologues.
A l'opposé de la qualité générale des doublages, 2 personnages secondaires ont des voix absolument affreuses, notamment une qui miaule plus qu'elle ne parle. Fort heureusement, on ne l'entend pas souvent.
L'histoire est quant à elle tout à la fois le point fort et le point faible de Kare Kano.
Comme tous les animes de ce genre, la romance entre les 2 personnages principaux me parait d'une lenteur extrême. J'ignore si les Japonais sont réellement coincés, si les scénaristes ne savent pas de quoi ils parlent, ou si l'évolution des relations amoureuses traîne volontairement en longueur afin de remplir les 26 épisodes.
Non, la grande force de Kare Kano, c'est l'humour. Un humour surtout basé sur l'utilisation de SD, utilisation parfois même abusive (certains personnages secondaires sont représentés 90% du temps de cette façon).
Ce qui fonctionne également à plein régime, c'est l'arrivée des gags, toujours surprenante. D'un plan à l'autre, on passe d'une scène chargée d'émotion à une situation comique souvent loufoque. L'effet de surprise est une totale réussie, on rit de bon cœur.
Les personnages ont une psychologie remarquablement bien travaillée, les traumatismes que certains ont vécu apportent beaucoup de profondeur à l'histoire. En revanche, ils ne brillent pas par leur originalité. Dans le groupe d'amis, vous retrouverez sans peine : le beau gosse dragueur, la petite peste kawai, la jolie timide, l'intello, la sportive, la mature...
Comme tout ce petit monde évolue de façon plutôt homogène, on se laisse bercer par ce rythme, sans trop se poser de questions, l'esprit léger.
Mais Kare Kano un énorme défaut : toute la seconde moitié est en trop.
Petit à petit, l'humour s'efface, les scènes deviennent terriblement sérieuses arborant un ton solennel qui n'a aucune justification.
Soit les relations entre les personnages font du surplace, soit on observe des réflexions psychologiques incompréhensibles (Evangelion en pire).
Les choix graphiques (dessins crayonnés, dialogues écrits etc..) deviennent également de plus en plus insupportables, on ne voit pas où le réalisateur veut nous emmener. Y a-t-il d'ailleurs réellement un but, ou est ce juste "pour faire genre" ?
Alors que le temps passait très vite lorsqu'on regardait les 15-16 premiers épisodes, les derniers deviennent de plus en plus ennuyeux, voir même carrément soporifiques. Et les 2 derniers épisodes atteignent l'apothéose de l'intérêt zéro, laissant l'histoire en plan ce qui achève de convaincre le spectateur qu'on se fiche de lui depuis déjà un bon moment...
Si Kare Kano s'était arrêté à l'épisode 15, j'aurais sûrement mis une note autour de 8/10, car la série, sans être exceptionnelle, était très plaisante à regarder. Mais la seconde moitié gâche un peu tout.
Allez, ne faisons pas la fine bouche : Kare Kano reste un des tout meilleurs shôjo que j'ai vu. Un anime à voir donc, ne serait-ce que pour Yukino Miyaza qui un des meilleurs personnage féminin de l'animation japonaise.