Saison 1 (7/10) :


C'est vrai : « Epitafios » a des défauts. Cette photographie « crade », même volontaire, ne m'a pas séduite, mais surtout, la série n'a pas peur d'avoir parfois recours à d'énormes ficelles et à des situations abracadabrantesques, voire assez aberrantes


(qu'un tueur aussi intelligent puisse s'échapper une, deux fois : passe encore, mais cinq, six fois!! On aura rarement vu police aussi incompétente),


ce déferlement de violence paraissant franchement excessif, pour ne pas dire un peu grotesque.


Et pourtant... Si la musique quasi-hypnotisante nous met dès le générique dans le ton, il y a cette noirceur absolue, cette dimension cauchemardesque éloquente d'emblée avec


la disparition (très) prématurée de celui qu'on pensait être le héros,


et si le rythme de départ inquiète pour la suite (un épisode, un mort), les scénaristes font preuve d'ingéniosité pour « casser la routine », l'arrivée de Cecilia Roth en inspectrice intuitive adepte de


la roulette russe


étant une belle trouvaille, l'intrigue devenant alors nettement plus imprévisible, avec son lot de rebondissements allant bien plus loin que le mystère autour de l'assassin


(dont l'identité est assez vite révélée)


et la raison de ses crimes atroces. Surtout, la série nous présente sans doute le plus grand loser de l'Histoire de la télévision et du cinéma réunis en la personne de Renzo Marquez,


échouant dans absolument TOUT (ou presque) ce qu'il entreprend,


donnant à la série un aspect assez singulier et même désespérant par moments, rien ne semblant réellement pouvoir enrayer cette mécanique infernale, rappelant d'ailleurs à de nombreux égards celle du grand « Seven ».


Et le dénouement, cruel, choquant tout en laissant une mince lueur d'espoir, s'avère une conclusion quasi-idéale, nous laissant mal à l'aise longtemps après la fin du générique... Bref, le kitsch voire le ridicule ont beau parfois être proches


(non mais Renzo, l'endroit où était caché Laura, en un mois c'était quand même trouvable!!),


au final cela a de la gueule, rythmé avec ce qu'il faut de suspense et d'intensité pour nous prendre aux tripes, faisant ainsi oublier un début légèrement poussif et cette photo agressive à laquelle je n'ai d'ailleurs vite plus porté attention. En tout cas, deux choses sont certaines : vous n'écouterez plus jamais « Carmen » de la même façon, et si vous aimez être secoués comme vous l'avez rarement été, « Epitafios » est fait pour vous.

Caine78

Écrit par

Critique lue 277 fois

2

D'autres avis sur Epitaphes

Epitaphes
lonewolf38
9

Critique de Epitaphes par lonewolf38

Voilà une série télé qui lorsqu'elle sera achetée et diffusée par une chaine hertzienne devrait faire un carton et rapporter à son diffuseur... Bien sur je ne vous en parlerais pas si elle n'avait...

le 5 nov. 2010

3 j'aime

1

Epitaphes
Caine78
7

Gravé dans le sang

Saison 1 (7/10) : C'est vrai : « Epitafios » a des défauts. Cette photographie « crade », même volontaire, ne m'a pas séduite, mais surtout, la série n'a pas peur d'avoir...

le 28 avr. 2018

2 j'aime

Epitaphes
AMCHI
10

EXTRA

Epitafios m'a bluffé car c'est une série des meilleures séries qu'il m'ait été donné de voir. L'histoire n'est sans doute pas ce qui se fait de plus original mais cela est parfaitement rendu par un...

le 19 nov. 2012

2 j'aime

Du même critique

Enquête sur un scandale d'État
Caine78
2

Enquête sur un scandale cinématographique ?

Thierry de Peretti est un réalisateur doté d'une bonne réputation, notamment grâce à « Une vie violente », particulièrement apprécié à sa sortie. J'y allais donc plutôt confiant, d'autant que le...

le 20 août 2022

32 j'aime

8

Mourir peut attendre
Caine78
4

Attente meurtri(ère)

Cinq ans d'attente, avant que la crise sanitaire prolonge d'une nouvelle année et demie la sortie de ce 25ème opus, accentuant une attente déjà immense due, bien sûr, à la dernière de Daniel Craig...

le 7 nov. 2021

29 j'aime

31

L'Origine du monde
Caine78
3

L'Origine du malaise

Je le sentais bien, pourtant. Même si je n'avais pas aimé « Momo », adapté du même Sébastien Thiéry, cela avait l'air à la fois provocateur et percutant, graveleux et incisif, original et décalé,...

le 25 sept. 2021

25 j'aime