J'ai lu quelques critiques qui tançaient le manque de cohérence du pouvoir du personnage, la façon dont il tente de sauver les victimes du tueur. C'est infondé. A parlé d'une œuvre qui s'inscrit dans l'un des sous-genre du fantastique ou du moins, de l'inexpliqué et du mystérieux, la rationalité et la logique n'ont pas vraiment matière à vivre ou à parler. Nous explique-t-on, pourquoi, Raphaël de Valentin, dans la Peau de Chagrin utilise ainsi l'objet de sa damnation, nous dit-on d'où vient-elle?
La vraisemblance, la vrai, il faut bien plutôt la chercher dans le canevas de relation qui se tisse peu à peu entre chacun des protagonistes. Le pouvoir de Satoru n'est à ce titre qu'un prétexte, le prétexte juste pour raconter une histoire véritablement touchante: celle d'un adulte en quête de soi-même, celle d'un long deuil, celle des relations familiales dans la beauté et l'horreur. Tout est naïf est rien ne l'est, on regarde chaque scène comme une succession de toiles où la froideur des arrières plan n'est que le contraste de la chaleur des personnages, petits ou grands, toujours en premier plan, offrant parfois des planches figées qui touchent au sublime et que souligne une orchestration toujours légère et sans fausses notes, jamais envahissante. On pourra reprocher à cette belle œuvre un rythme parfois mal géré et deux épisodes qui se prennent sans doute trop au sérieux, qui prennent le spectateur par la main, qui deviennent didactiques. Mais l'on pardonne bien volontiers ces défauts. Erased est avant tout un conte humaniste qui a su saisir et donner vie à son objet.