Lorsque l'on regarde un film ou une série, il arrive que l'on soit déçu, surpris ou satisfait de celle-ci.
Seulement, bien que beaucoup plus rare, il arrive que cette oeuvre nous marque, au point qu'après son visionnage, nous ressentons comme un petit vide.
Pour ma part, c'est ce qui s'est produit avec Erased.
L'histoire commence en 2006, avec un jeune homme nommé Satoru Fujinoma.
Satoru est un mangaka (plus ou moins raté) obligé de livrer des pizzas afin de payer son loyer. Seulement, derrière cet homme à l'apparence inintéressante se cache une chose hors du commun : en effet, Satoru a le pouvoir de revenir quelques minutes en arrière lorsqu'un accident a lieu, lui permettant ainsi d'en empêcher la réalisation. Un jour, alors qu'il a un "retour en arrière", Satoru a lui-même un accident et finit à l’hôpital. Suite à ça, des souvenirs de son enfance traumatisante refont surface, et une accusation à tort de meurtre l'amène à devoir se confronter à son passé, au sens propre du terme.
Pour commencer je dirais qu'Erased est très bien écrit, vraiment.
L'histoire est très bien rythmée, la narration est maîtrisée, et les musiques sont belles et assez présentes, sans pour autant être lourdingues.
Et les personnages.... mon dieu ces personnages !
Cela faisait tellement longtemps que je ne m'était pas attaché à un personnage autant que je me suis attaché à Inazuki Kaio.
Mais elle n'est pas la seule, tous les personnages sont finement caractérisés, les réactions ainsi que les personnalités de chacun sont réalistes. De plus, certains liens entre les personnages sont merveilleusement bien faites, et surtout cohérentes ! J'apprécie particulièrement le lien entre Satoru et Inazuki, ou encore entre notre héros et le meurtrier (je n'en dis pas plus).
Tant qu'on parle du meurtrier, je tenais à préciser une chose : Oui nous parvenons assez vite à identifier le meurtrier, nous, spectateur, et ce n'est pas grave, c'est même, pour ainsi dire, pas important.
Ce n'est pas important pour une raison simple, c'est que ce n'est pas un anime policier ! Erased ne pose pas la question de "qui est le meurtrier ?", mais il s'en pose plein d'autres ! Comme : "La confiance influe-t-elle sur notre jugement ?" ; "Qu'est-ce qu'un héros ?". Toutes ces choses qui font que l'important n'est pas le "qui", mais le "comment", le "pourquoi".
J'aimerais maintenant venir sur un autre point dont nous n'avons pas encore parlé : l'univers de Erased.
J'ai adoré l'univers de Erased. Tout d'abord pour sa cohérence : les enfants ne sont pas juste des jeunes débordants de joie de vivre et d'insouciance comme dans la plupart des œuvres de nos jours.
Mieux que ça : ce sont des êtres pensants, possédant chacun leurs doutes, leurs faiblesses et, pour certains d'entre eux, des problèmes. Des gros problèmes pas dénués de réalisme.
Ce monde regorge de violence, de violence et de poésie, et c'est ce qui fait la beauté de Erased.
Car dans ce monde sombre semblable au notre, ces petits moments de poésie, suspendus dans le temps, représentent de véritables bouffées d'air frais, des échappatoires pour nos protagonistes ( je pense notamment à la scène en dessous de l'arbre, ou encore à l'anniversaire pour ceux d'entre vous qui ont vu la série).
Pour conclure, je dirais que c'est une chose à voir, vraiment je vous le conseille.
Rarement une oeuvre m'a autant touché. Le sujet donne à réfléchir et est traité avec tellement de sincérité que l'oeuvre en devient d'autant plus appréciable et touchante.
De plus, les thèmes abordés, que ce soit le voyage temporel, l'effet papillon ou même la violence à laquelle sont confrontés les enfants, sont justement menés, toujours avec finesse et cohérence (deux mots que j'adore).
Je terminerai là-dessus : Erased c'est bon, mangez-en.