Elle est sympa cette série ! Comme quoi, tout arrive !


L'intrigue fonctionne. Elle est simple : on suit l'évasion de deux détenus. Le nombre de personnages est limité, on s'en tient à l'entourage des deux détenus ayant participé volontairement ou non à leur évasion ; pas de drama inutile, quand on s'intéresse à la relation entre Tilly et Lyle, c'est toujours en rapport avec l'évasion, pas question de s'appesantir pathétiquement sur leurs problèmes de couple ou autres thèmes personnels. Pareillement, les conflits sont d'ordre externes, on découvre la difficulté à mettre en oeuvre ce plan, à franchir les obstacles ; cela n'empêche pas d'avoir du conflit interne mais les auteurs ont l'intelligence de ne pas rester bloquer là-dessus trop longtemps. On peut tout de même reprocher le fait qu'au final, c'était un peu trop simple : les gardes se font facilement manipuler et à bout de patience nos deux larrons parviennent à tout (on ne sent pas non plus assez la durée de l'entreprise). C'est peut-être un peu trop long aussi ; en même temps les premiers épisodes semblent marquer chacun une étape dans la progression. L'avant-dernier épisode semble servir à remettre les points sur les i : les personnages ne sont pas des gens bien, ils ont fait des choses mauvaises. Je ne pense pas qu'il était nécessaire d'aborder cela, surtout que les auteurs avaient réussi à éviter de tomber dans l'anti-manichéisme propre à beaucoup de série (où l'on veut montrer absolument que l'homme est complexe, capable du meilleur comme du pire). Mais les trois récits sont plutôt intéressants malgré tout et permettent de connaître un peu mieux les personnages mais aussi de les voir dans un autre contexte, ce qui amène une respiration plutôt agréable au récit.


La mise en scène est propre, solide, efficace. Ben Stiller et son chef op' trouvent des plans marquants, découpent intelligemment leurs séquences. Le 5ème épisode commence par un plan séquence très ambitieux : je ne suis pas fan de ce genre de prouesse technique dans les séries qui donnent l'impression que le réalisateur veut épater la galerie, mais au moins ici, ce plan est utile, il permet de bien comprendre tout l'acheminement effectué par le héros. Dans ce même épisode il y a un autre plan séquence assez long où l'on suit Tilly : celui-là est nettement moins utile, il n'y a pas d'intérêt à suivre la dame faire ses courses de la sorte. J'aurais cru qu'ils réutiliseraient ce plan pour combiner un plan nécessitant un timing parfait des personnages, mais ça n'est pas arrivé. Pour en revenir au premier plan séquence, si il est pertinent, son exécution n'est pas parfaite : on sent le recours à des CGI qui déforcent un peu l'exercice de style... mais cela reste assez impressionnant malgré tout. Le décor est bien filmé et la vie de prison est bien rendue, le réalisateur optant pour une approche légèrement différente de celle que l'on a habituellement. La musique est assez chouette, rappelle parfois les vieux films grâce à un vrai travail sur la mélodie (et pas juste un travail d'ambiance de toutes façons redondant). Le casting est très bon : Paul Dano, qui s'est musclé un peu (mais pas trop, heureusement) parvient à s'imposer, Benicio De Toro est très bon, discret la plupart du temps mais débordant de charisme à des moments opportuns, Patricia Arquette est impressionnante, on oublie carrément que c'est elle...


Petit apparté sur Patricia. C'est l'une des premières actrices à avoir provoqué l'émoi lorsque j'étais adolescent : la découvrir nue dans Lost Highway provoqua en moi un bonheur terriblement intense et c'est ainsi que je pris le pli de mes masturber sur des dames croisées sur le petit écran (comme Jennifer Anniston et Naomi Watts). La découvrir ici en tant que femme très sexuelle, ayant pour fantasme de se taper un p'tit jeune, je dois dire que ça m'a ému à nouveau ! Comme si la belle marquait un retour dans le monde de mes fantasmes : elle est devenue une milf ronde, certes elle s'est enlaidie pour le film, mais reste malgré tout attirante à mes yeux. C'est comme si elle marquait deux étapes de ma vie : celle de mon adolescence et celle de ma vie adulte. J'ose espérer qu'il y aura une troisième apparition destinées à mes vieux jours...


Bref, j'ai apprécié cette série ; s'il y en avait plus des comme ça, j'en regarderais nettement plus, c'est sûr. Comme quoi il est possible de faire quelque chose de simple dans ce médium. Même si ça reste encore un poil trop long à mon goût.

Fatpooper
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le 27 août 2019

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Fatpooper

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