Faking It, c’est un peu comme si tu prenais toutes les dynamiques classiques des comédies romantiques pour ados, les plonges dans un lycée hyper-progressiste où être “différent” est la norme, et que tu ajoutais une bonne dose de quiproquos. À première vue, tu te dis que ça va être une série sympa avec un brin de modernité, une réflexion sur la tolérance, l’acceptation, et surtout, beaucoup d’humour. Mais voilà, malgré ses bonnes intentions et son lot de moments mignons, Faking It finit souvent par tourner autour des mêmes faux-semblants, sans vraiment sortir de son triangle amoureux central.
L’histoire est simple et prometteuse : Karma (Katie Stevens) et Amy (Rita Volk), deux meilleures amies, décident de faire semblant d’être en couple pour devenir populaires dans leur lycée où les marginaux sont les stars. Ce qui commence comme un petit mensonge innocent tourne vite au chaos émotionnel, surtout quand Amy commence à développer de vrais sentiments pour Karma. Et voilà, le triangle amoureux est posé : Karma est amoureuse de Liam (Gregg Sulkin), le beau gosse artiste, mais ne sait pas qu’Amy est amoureuse d’elle. Bonjour les malentendus et les complications romantiques en série !
L’un des atouts de Faking It est sans doute son cadre : Hester High, un lycée où l’inclusion est poussée à l’extrême, avec des groupes ultra-tolérants et des cliques aussi originales que farfelues. Là où d’autres séries te montrent les classiques "pom-pom girls contre geeks", ici, c’est un peu l’inverse. Être "différent" est valorisé, et la série fait un bon effort pour inclure des sujets comme la sexualité, l’identité et la pression sociale. On pourrait s’attendre à ce que cela apporte une réflexion intéressante, mais malheureusement, tout cela reste souvent en surface.
Le vrai cœur de Faking It, ce sont les relations entre les personnages et la manière dont le mensonge initial finit par avoir des conséquences de plus en plus délirantes. C’est mignon, parfois drôle, mais souvent prévisible. Amy, qui est sans doute le personnage le plus attachant, navigue entre ses sentiments pour Karma et la difficulté d’accepter ce qu’elle ressent. Elle est pleine de doutes et de moments touchants, et c’est là que la série trouve un peu de sincérité. Karma, de son côté, est plus difficile à cerner, oscillant entre sa quête de popularité et son amitié ambiguë avec Amy. Mais malgré tout, elle finit par devenir le stéréotype de l’amie un peu égocentrique qui ne voit pas ce qui se passe sous son nez.
Et puis, il y a Liam, qui est censé être le troisième angle du triangle amoureux. Beau, talentueux, et (forcément) incompris, il est là pour apporter la dose de drame romantique, mais son personnage manque souvent de profondeur. Il est juste… là. Son rôle se limite à compliquer les choses pour Karma et Amy sans vraiment apporter quelque chose de nouveau. Il pourrait être un enjeu plus intéressant, mais il finit par incarner le "bad boy sensible" classique sans grandes surprises.
Là où la série aurait pu briller, c’est en explorant plus en profondeur les thèmes qu’elle aborde, comme l’acceptation de soi, la fluidité de la sexualité, et la pression sociale dans les écoles. Mais au lieu de creuser ces sujets de manière percutante, Faking It préfère souvent se réfugier dans les comédies de situation et les malentendus romantiques. Les moments où la série essaie de dire quelque chose de pertinent sont souvent dilués dans des intrigues légères qui, bien qu’amusantes, manquent parfois d'impact.
Visuellement, la série reste dans les codes du teen-drama classique : des couloirs de lycée bien trop propres, des chambres d’adolescents dignes de catalogues de déco, et des costumes parfaitement stylés pour chaque personnage. Rien de révolutionnaire ici, mais ça fonctionne dans le cadre d’une série qui mise plus sur l’humour et le feel-good que sur l'originalité visuelle.
Les moments de comédie sont présents, et certaines situations sont réellement amusantes, surtout quand le mensonge de départ commence à déraper et que les quiproquos s’enchaînent. Mais après quelques épisodes, le schéma répétitif devient un peu lassant : Karma ne voit rien, Amy souffre en silence, Liam s’interpose, et on recommence. C’est fun au début, mais ça manque de progression réelle.
En résumé, Faking It est une série qui joue habilement avec les codes du teen-drama moderne en y ajoutant une dose de diversité et de tolérance. Mais malgré ses bonnes intentions, elle reste souvent trop légère pour vraiment marquer les esprits. Si tu cherches une série mignonne, pleine de malentendus romantiques et d’amitiés ambiguës, elle saura te divertir. Mais si tu espérais une exploration plus profonde des thèmes qu’elle aborde, tu risques de rester sur ta faim, comme un mensonge qui n’a pas totalement livré ses secrets.