MTV continue de me surprendre. Dans ma tête, aucune série produite par la chaîne qui diffuse Teen Moms et My Sweet Sixteen ne peut être de qualité. Ma tête à tort. MTV m'avait déjà prouvé qu'elle était capable de relever le niveau dans le drame adolescent supernaturel (Teen Wolf) et avec Faking It, elle me prouve qu'elle peut faire de même avec la comédie adolescente. Moins agaçant que sa grande soeur Akward, certainement plus touchante, la série parvient à faire l'impossible dans un genre tant de fois visité : elle surprend.
"Non mais j'ai lu le synopsis, ça a pas l'air non plus d'être hyper intelligent. Deux meufs qui prétendent d'être lesbiennes pour être populaires, c'est juste l'inverse de d'habitude". Vous n'avez pas tort. Les premiers épisodes sont très conventionnels. A la place d'un lycée régit par des cliques plus conventionnelles les unes que les autres et des morales conservatrices, Hester est une école qui prône l'inclusion et la différence, mais les aspirations des ados sont les mêmes : être populaire et sortir avec le gars le plus beau de l'école. Pas si subversif que ça. Et pourtant...
Et pourtant, Faking It ne se repose pas seulement sur son pitch de départ. Elle ne traîne pas à faire avancer l'histoire et échappe au cliché du secret qui gonfle, gonfle, gonfle et enfin explose. A la place, elle substitue une mascarade pour une autre, un mensonge pour une excuse, une crise de nerfs par un coeur à coeur, parvenant de cette manière à se réinventer sans cesse tout en restant fidèle à son idée de départ.
Les apparences sont trompeuses. Les relations humaines sont compliquées. La sexualité, comme le genre, ne sont pas binaires. Faking It arrive à donner de l'épaisseurs à ses personnages adolescents qui ne sont pas juste définis par leur orientation sexuelle (Glee), la situation sociale de leurs parents (Gossip Girl) ou leur popularité (One Tree Hill). Ca parait simple, mais ce n'est pas encore une évidence dans l'univers du petit écran.
Drôle sans être trop subtil, franc et délicat à la fois, Faking It prouve que le genre des teen dramas peut encore réussir à faire de l'original avec du classique.