Après avoir collaboré sur Rubicon et Brotherhood, Henry Bromell et Blake Masters reviennent nous offrir une nouvelle série : Falling Water.
Nous suivons le quotidien de trois personnes que tout semble opposer. Burton, ancien militaire reconverti en consultant en sécurité d’entreprise, tente de retrouver sa compagne. Tess, mère au lourd passé psychiatrique, cherche un moyen de protéger son fils. Enfin, Takka, policier de profession, reste souvent auprès de sa mère muette, cherchant désespérément un moyen de communiquer avec elle.
Comme toute œuvre suivant des trajectoires, de prime abord, divergentes, le récit va faire apparaître des points de convergence. L’originalité réside dans cet aspect. En effet, lors de la première saison, ces rencontres s’effectuaient de façon fortuite lorsque les protagonistes dorment.
Loin d’être un gadget, cherchant à insuffler une once d’originalité, la place de l’onirisme, et son pouvoir, est la pierre angulaire permettant de dynamiser les intrigues personnelles ainsi que la trame principale. Cet élément prend d’ailleurs beaucoup plus d’ampleur lors de la seconde saison. L’arrivé d’un rêveur malfaisant nous offre ainsi une incursion dans le domaine horrifique. L’être en question, le Shadowman, a tous les attraits d’un boogeyman et n’a rien à envier à Freddy Krueger.
Tout cela s’incorpore au sein d'une quête sur les raisons de cette traque et la valeur de leur aptitude. Au fil des épisodes, les personnages s’étoffent, leur passé se dévoile et le fil rouge se densifie. La série est une course constante entre diverses entités, laissant sur leur sillage nombre de cadavres.
Falling Water propose donc un univers de plus en plus vaste. On peut regretter que, tout comme Sense8 dans son genre, la série dévoile réellement son potentiel vers la fin de la première saison et surtout la seconde. Au même titre que l'œuvre des Wachowski, la fin de la saison 2 annonce une confrontation entre deux groupes possédant cette fameuse aptitude onirique. Malheureusement, la série étant annulée, il est peu probable qu’on connaisse le dénouement de cette histoire.
En somme, la dernière création de Bromell et Masters requiert une certaine patience, voire clémence, dans un premier temps pour pouvoir l’apprécier pleinement par la suite. Divers genres se croisent allant du thriller complotiste, de l’enquête policière à l’épouvante. Une alchimie plutôt fragile qui trouve son équilibre au fur et à mesure que l’histoire se dévoile. Une série hybride méritant le coup d’œil pour les amateurs de ces genres pré-cités.