Je dois avouer que si j’ai regardé Farscape au départ c’est à cause de la parodie qu’en a faite Stargate et que j’ai longtemps prise pour un gros délire écrit sous LSD par des auteurs fatigués par 10 ans de bons et loyaux services. Découvrant que ce délire était en réalité une vraie série de SF mettant en scène les colonel Mitchell et Vala Mal Doran des deux dernières saisons de SG1 j’ai bien sur été curieuse et je me suis précipitée sur l’occasion. C’est donc avec un léger sourire en coin que j’ai commencé à regarder cette série. Et quelle surprise! Car derrière une image un peu Kitsch, une lumière fluo, des costumes assez synthétiques et un cadre suivant la technique de « l’homme ivre », qui frappe à première vue, se cache en réalité une petite pépite de la science-fiction.
L’histoire est celle de John Crichton, astronaute, qui par accident se retrouve propulsé à travers un vortex dans une autre galaxie où il est obligé de survivre à bord d’un vaisseau, vivant, en compagnie de prisonniers échappés et poursuivis par un militaire fou. C’est là la première idée de génie car contrairement à beaucoup de série de science fiction (Doctor who, Stargate…) le ou plutôt les héros ne sauvent pas le monde toutes les fins de saisons, voir à tous les épisodes. Le but principal est la survie et la fuite. Ils ne cherchent qu’à sauver leur peau et celle de leur vaisseau (plus proche de Star Trek donc). Ce qui d’une certaines manières les rend plus humains et complexes que les héros des séries précitées. Les personnages sont d’ailleurs une vrai réussite, ils sont complexes, possèdent une vrai histoire propre qui les influences et volent d’ailleurs souvent la vedette au héros de la série. Face à ses protagonistes les scénaristes ont réussis à créer des méchants à la hauteur, principalement Scorpius. Ce dernier rend d’ailleurs aux scènes dans l’inconscient du héro délicieuses à regarder. La série se permet de jouer avec les tons et les genres et de quitter complètement la logique et les ressort d’écriture habituels. De manière général d’ailleurs, la série à un côté plus brut de décoffrage et plus sexy que beaucoup de série US et évite des facilités de scénarios. Farscape c’est anticonformiste ça ne suit pas de scénarios préconçus et identiques. Chaque épisode est différent et à un ton à part. Chaque personnage peut changer et nous surprendre. Lorsque les personnages pensent mourir et cherchent à s’entretuer pour sauver leur vie il n’y a pas à la fin de l’épisode une explication scientifique, drogues, technologies aliène ou autres pour les excuser, non ils sont juste « humain », même si le terme est mal choisit, et cherche comme tout le monde à sauver leur peau. De même lorsqu’ils se plantent cela crée des conséquences qui ne sont pas réparées en un tour de manche par un Deus ex machina mais au contraire perdurent et les marquent. Ce qui se voit par exemple quand on compare les épisodes de voyages dans le temps avec ceux de Stargate SG-1. Les enjeux sont donc ici réels, ce qui donne encore plus d’intérêt et de profondeur. Les personnages créent de vrais relations qui évoluent et la série n’a pas peur de créer des couples au sein du groupe sans en faire nécessairement un enjeu de 30 épisodes voir trois saisons. Et puis la série développe tout un bestiaire étrange et vraiment intéressant, de Moya le vaisseau vivant aux aliens qui ouvrent leurs visages en passant par les luxians ou les Delvians. A part les pacificateurs il y a peu d’humanoïde et l’anglais n’ai pas la langue la plus répandue dans l’univers (Encore quelque chose de nouveau pour de la SF). Chaque espèce possède sa propre langue et la traduction se fait par le biais de bactéries injectées dans le cerveau type Babellfish de Douglas Adams. Certes les costumes peuvent paraître un peu faux et caoutchouteux parfois, comme toute l’esthétique de la série d’ailleurs, mais cela renforce l’impression d’être perdu dans une galaxie complètement différente et loin de chez soi, comme l’est Crichton et concorde très bien avec le côté décalé de la série.
Pour des raisons chronologique et de casting je ne peux pas m’empêcher de comparer a série à SG1, mais je pense que bien que restant fan de cette dernière Farscape c’est permis d’aller beaucoup plus loin et d’explorer beaucoup plus de choses. Par beaucoup d’aspects la série m’a fait penser aux meilleurs moments de H2G2, Star Trek, Doctor Who ou Stargate, (on notera d’ailleurs que Ben Browder a joué dans les deux derniers, coïncidence … ?) et semble en être un parfait mélange justement dosé et sans trop en prendre les défauts. Farscape est donc pour moi un petit bijou injustement méconnu qui m’aura rendu plus modeste dans mes jugements attifes.