Fastlane, diffusée sur FOX en 2002, c’est un peu comme si quelqu’un avait pris Miami Vice, l’avait trempé dans un seau de Red Bull, et avait lâché le tout sur l’autoroute sans freins. On a des voitures de luxe, des poursuites à gogo, des explosions, et une équipe de flics qui passent plus de temps à jongler entre les infiltrations risquées et les fêtes de haute société qu’à remplir des rapports. Bref, c’est une série qui met la pédale au plancher sur le style et l’adrénaline, parfois au détriment de la substance. Mais qu’importe, tant que les bagnoles roulent vite et que les flingues sortent aussi souvent que les punchlines.
L’intrigue de base est simple : deux flics super cool, Van Ray (Peter Facinelli), un casse-cou à la répartie facile, et Deaqon Hayes (Bill Bellamy), un ancien criminel devenu policier, sont recrutés par Billie Chambers (Tiffani Thiessen), une chef du LAPD qui gère une unité secrète et très... spéciale. Leur job ? Infiltrer des réseaux criminels en utilisant une "grande salle" remplie des objets les plus convoités : voitures de sport, motos, montres de luxe, armes de haute technologie, bref, tout ce qu’il faut pour se fondre dans le milieu des criminels hyper stylés. Et le tout sans oublier d’avoir l’air cool en toutes circonstances, même en pleine fusillade.
Dès les premières minutes, Fastlane annonce la couleur : ça va être rapide, ça va être sexy, et ça ne va pas vraiment s’embarrasser des détails. Les dialogues fusent aussi vite que les voitures, et les héros sont toujours impeccablement coiffés, même après une poursuite endiablée. La série mise sur un rythme effréné, avec une esthétique digne d’un clip musical des années 2000 : tout est brillant, saturé de néons, et accompagné d’une bande-son à base de hip-hop, de rock et de techno. En gros, chaque épisode ressemble à une soirée en boîte de nuit qui se termine en course-poursuite explosive.
Le duo Van et Deaq fonctionne bien, même si les personnages sont un peu stéréotypés. Van est le beau gosse impulsif qui ne réfléchit jamais avant de plonger tête la première dans une situation dangereuse, tandis que Deaq est censé être le mec plus calme et réfléchi, mais qui ne manque jamais de se lâcher quand les circonstances l’exigent. Leur dynamique repose sur des échanges de punchlines et des moments où ils se tirent mutuellement d’embarras, le tout sous l’œil vigilant de Billie, qui incarne la figure d’autorité... tout en s’occupant de rester impeccable dans ses tenues moulantes et stylées. On est dans un mélange constant de glamour et de danger.
Les séquences d’action sont sans doute le point fort de Fastlane. Si vous aimez les courses-poursuites en voitures de sport, les fusillades chorégraphiées, et les explosions spectaculaires, cette série est faite pour vous. Chaque épisode propose son lot de cascades plus ou moins crédibles, mais toujours spectaculaires. Les voitures brillent sous les projecteurs, les flingues sortent à tout bout de champ, et les héros s’en sortent avec quelques égratignures mais un brushing toujours impeccable. C’est de l’action "over the top" assumée, et c’est là que la série trouve son plaisir : dans l’excès.
Mais là où Fastlane brille côté action, elle patine un peu niveau scénario. Les intrigues sont souvent un prétexte pour aligner des scènes d’action, et si l’on est là pour le spectacle, on peut parfois avoir l’impression que les histoires manquent de profondeur. Les épisodes suivent souvent un schéma assez répétitif : infiltration, séduction, danger, poursuite, explosion. Ce n’est pas un problème en soi, car le tout est tellement fun à regarder qu’on pardonne facilement cette répétitivité, mais ceux qui cherchent une intrigue plus complexe risquent de rester sur leur faim.
Côté esthétique, Fastlane est un pur produit des années 2000. Tout est stylisé à l’extrême : les voitures, les vêtements, les décors... Même les criminels semblent sortis d’un défilé de mode. Les couleurs sont vives, les ralentis sont nombreux, et chaque scène semble avoir été conçue pour être cool avant d’être cohérente. C’est un univers où l’apparence compte autant que l’action, et où chaque fusillade est l’occasion de montrer à quel point les personnages peuvent rester stylés sous pression.
Malgré tout ce style et cette action, la série a parfois du mal à aller au-delà de sa façade. Les personnages manquent un peu de développement, et leurs relations, bien que divertissantes, ne sont jamais vraiment approfondies. On aurait aimé voir plus de moments où les héros montrent leurs vulnérabilités, ou des intrigues qui creusent un peu plus dans la psychologie des personnages. Mais soyons honnêtes, Fastlane n’est pas là pour ça. La série est là pour offrir un pur moment d’évasion, un concentré d’action rapide et de style sans se prendre la tête avec des détails émotionnels.
En résumé, Fastlane est une série qui sait ce qu’elle veut : de l’action à gogo, des voitures qui brillent, des héros toujours cool, et des criminels tout droit sortis d’un magazine de mode. Si vous cherchez une série profonde avec des personnages nuancés et des intrigues complexes, ce n’est probablement pas le bon bolide. Mais si vous voulez un shot d’adrénaline visuelle où le style l’emporte sur le fond, alors embarquez pour une virée avec Fastlane. Fasten your seatbelt, ça va filer à toute vitesse, même si l’on ne sait pas toujours exactement où ça va.