Quand Shaft fait du Fate

Bon pour le coup, il y en a des choses à dire.
Je ne suis pas spécialement un fan de la saga FATE à la base, mais j’ai toujours plutôt apprécié les œuvres qui touchaient de près ou même de loin à cette licence. De plus ce Fate est produit pas le studio SHAFT, un studio que j’affectionne tout particulièrement pour la saga Monogatari, 3 Gatsu no lion ou encore Mekakucity Actors, ce qui me faisait une raison supplémentaire de le visionner.

Tout d’abord, dès l’opening on peut dire que ça ne sent pas bon, la raison ? L’opening ne raconte absolument rien. Une simple blade dance, certes c’est beau mais je vous avoue que dès cet instant ce n’est pas rassurant et cela nous donne l’impression que ce Fate n’a aucune particularité à faire découvrir et qu'il sera très "superficiel", alors que pourtant il possède un des synopsis les plus uniques de la saga.

Il est alors enfin temps de parler du problème de cet anime, la fameuse réalisation. Comme dit précédemment j’affectionne SHAFT pour les Monogatari qui eux possèdent exactement la même réalisation quasiment, mais pourquoi ici ça ne fonctionne pas ? Tout simplement parce que Fate est principalement une série d’action qui n’a pas pour but d’être tourné pour avoir des monologues façon branlette intellectuelle. Sans oublier le fait que ça à l’air rush en plus, énormément de passages semblent peu compréhensibles sans les références qui vont avec.

Non mais le synopsis parle de 128 participants, 128, il y en a 7 dans les séries de base alors là tout le monde s’attendait à énormément d’action mais absolument pas, on se fait chier les ¾ du temps, la mise en scène tue une grande partie de l’intérêt de l’anime, en le rendant soporifique car aucun personnage n’est assez intéressant pour combler le vide que cela crée. Le protagoniste n’a pas les épaules pour faire des monologues pour la simple raison qu’il a le charisme d’un bulot mort et qu’il est intéressant un seul épisode, celui où il y a un monologue sur son existence justement.

Une réal adaptée a suffi à tuer l’anime et il illustre bien la déchéance de SHAFT, j’ai l’impression que ce studio commence à être prisonnier d’un style qui a fait son succès par le passé, à la façon de Pierrot qui s’obstine à faire des animes fleuves. Il est clair qu’à ce rythme SHAFT risque de prendre le même chemin à cause de la gloire passée des Monogatari et j’espère alors qu’ils arrêteront de sortir cette réalisation réchauffée pour leurs prochaines productions.

Néanmoins j’ai plutôt apprécié globalement cet anime, je l’ai trouvé très expérimental et même si j’ai craché sur la réalisation, j’ai éprouvé un certain intérêt à découvrir Fate sous un format complètement différent et l’épisode où ça a marché, j’avoue que j’étais satisfait dans le genre « au moins ils ont réussi à faire fonctionner la réal quelques fois ». Le fait de redécouvrir des personnages des séries principales sous d’autres aspects était aussi plutôt intéressant, je pense notamment à Shinji dont j’ai bien apprécié ses quelques apparitions.

Saber aussi est un des points forts de l’anime, elle réussit souvent à redonner le sourire et à côté de Hakuno elle essaye de combler le vide ressentit dans l’anime. Hakuno qui par ailleurs même s’il est chiant les ¾ du temps réussit à avoir son petit développement sympa.

Du côté animation et OSTs, c’est réussi. Bon les OSTs sont certes peu marquantes mais niveau animation surtout pour les 3 derniers épisodes où cette fois-ci l’action est enfin au rendez-vous, ils ont envoyé du lourd.

En conclusion même s’il y a eu des moments que j’ai trouvé très long, j’ai passé un bon moment devant ce Fate que j’ai apprécié découvrir sous un aspect différent mais qui se retrouve n’être que du réchauffé du côté de la réalisation. Si les histoires complexes pour rien vous énerve et que vous cherchez un anime d’action, je vous conseille de ne pas le visionner mais si vous recherchez un fate plutôt unique pour voir ce que cela peut donner vous pouvez tenter l’expérience. Bon visionnage (ou pas du coup).