The Money Was Just Resting In My Account
Trois prêtres irlandais vivant par la force des choses, c'est-à-dire punis par leur évêque, dans une île paumée appelée Craggy Island. Le père Ted Crilly, le pivot de la série comme son titre l'indique et le seul personnage (à peu près !) normal de l'ensemble, obnubilé par l'argent et la célébrité, et puni parce qu'il a perdu à Las Vegas l'argent qu'il devait utiliser pour envoyer un gamin à Lourdes. Le père Jack Hackett, colérique, violent, crade et constamment bourré, dont le seul vocabulaire semble juste se résumer aux mots "Drink! Feck! Arse! Girls!", et les seules obsessions les filles et l'alcool, puni pour un mariage qui aurait mal tourné (on n'en sait pas plus, et c'est peut-être mieux ainsi !). Le père Dougal MacGuire, jeune simple d'esprit pour ne pas dire complètement débile, qui arrive à sortir les répliques les plus inappropriées et surréalistes qui soient, puni pour avoir provoqué un événement qui aurait choqué des centaines de nonnes (on n'en sait pas plus et c'est peut-être mieux ainsi !). Sans oublier la gouvernante de la maisonnée, Mrs Doyle, à qui ce n'est même pas la peine d'essayer de refuser une tasse de thé quand elle en offre une sous peine de détruire ses nerfs... Et vous ajoutez à cela des personnages secondaires qui semblent tout droit sortis d'un asile psychiatrique...
Je le dis tout de suite, j'ai adoré mais j'ai adoré comme ça ne devrait pas être permis d'adorer. Je crois que je n'ai jamais autant ri de toute ma vie en regardant une série. Ça devrait être remboursé par la sécurité sociale. Je n'ai pas résisté un seul instant à ce mélange d'humour absurde, d'humour noir, de critique sociale (et sur la religion !) qui ne recule devant aucune limite, de situations totalement délirantes. Et on pourrait penser que sur trois saisons, l'humour commencerait sérieusement à s'effilocher... Eh ben, pas du tout, au contraire, la troisième et dernière saison comporte une grande partie des meilleurs épisodes de toute la série, composée donc de trois saisons de vingt-cinq épisodes d'environ 25 minutes chacun, excepté un seul, celui de Noël, entre la fin de la deuxième saison et le début de la troisième, d'une durée de 55 minutes.
Don't call me "Len", you little prick! I'm a bishop!
Je défie quiconque de ne pas être mort de rire, à s'en exploser l'estomac devant l'antépénultième épisode de la série Kicking Bishop Brennan Up the Arse, mon préféré, ou devant la parodie de Speed, mais avec un camion de laitier, Speed 3, ou de résister à la chanson My Lovely Horse (https://www.youtube.com/watch?v=jzYzVMcgWhg !). Et puis l'inspiration que peut procurer le vol d'un vulgaire sifflet sans intérêt, ou un rayon de lingeries féminines, ou l'idée de parodier les films de zombie, ou celle du grave sujet du racisme, eh oui on peut se fendre la poire comme jamais en traitant du racisme... Graham Linehan (d'ailleurs je veux découvrir d'autres séries de lui pour me consoler de la fin de celle-ci, comme The IT Crowd ou Black Books !) et Arthur Mathews ne sont jamais à court d'imagination, ces gars sont brillants.
Et puis ce générique, et puis cette musique de générique... Et surtout ces acteurs de génie, Dermot Morgan (ce qui est rageant c'est qu'on n'a plus eu de Dermot Morgan depuis, Dieu l'ayant rappelé à lui le lendemain du dernier jour de tournage du dernier épisode... franchement, il fait ch... celui-là il n’aurait pas pu prendre un naze comme BHL à la place !), Frank Kelly (qui donne une incroyable consistance à un personnage qui a pratiquement que quatre mots de vocabulaire, qui a toujours l'air aussi hagard que crade et qui passe la plupart de son temps assis sur un fauteuil !), Ardal O'Hanlon, Pauline McLynn... et puis tous les autres, mention spéciale à Jim Norton dans le rôle de l'évêque...
J'ai dit au début de ma critique que j'adorais cette série... c'est faux, j'en suis carrément amoureux... c'est possible d'avoir le coup de foudre pour une série ? En tous les cas, pour ceux qui n'aiment pas cette série, comme le dit si subtilement le père Jack :
Feck Off!