Critique de la saison 2 : Avec ses chasses à l'homme, ses scènes d'action ultra-rythmées et sa violence omniprésente, Fauda pourrait s'apparenter à une énième série sur le contre-terrorisme avec une vision simplifiée des deux camps, dans la lignée de 24 heures chrono. Pourtant, cette série israélienne, créée par Lior Raz (qui tient également l'affiche) et Avi Issacharoff se révèle être d'une grande intelligence scénaristique à la hauteur de la complexité géopolitique du conflit israélo-palestinien.
Dans cette deuxième saison (une troisième est en cours de production), nous retrouvons notre unité des forces spéciales israéliennes, dont les hommes (et une femme) ont toujours pour mission de s'infiltrer en Cisjordanie, parmi la population arabe, pour débusquer des terroristes.
Cette nouvelle saison reprend le thème de la chasse à l'homme en la complexifiant davantage à l'image de la réalité de la région. Au fil des épisodes, le spectateur est ainsi confronté aux tensions entre le Fatah et le Hamas qui s'opposent dans leur politique vis-à-vis d'Israël (coopération ou confrontation), mais aussi entre le Hamas et Daech (jusqu'à quel degré de barbarie aller).
La série expose également les méthodes brutales des forces spéciales israéliennes dont chacune des interventions ne font qu'empirer et envenimer la situation. Chaque opération se solde par davantage de morts, davantage de frère ou de fils à venger, davantage de haine incurable.
Derrière la mise en scène musclée et haletante de Fauda, se cache ainsi, en deuxième lecture, une critique en règle et redoutable de la politique militariste et jusqu'au boutiste des deux camps.