All is Lost
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C'est Alicia au nom doux et sonore qui, depuis Nick et Charlie, depuis Madison et Naomi, n'est plus tout à fait la même, ni tout à fait une autre. C'est donc Alicia qui déclenche un ouragan de feu sur une ambulance ou un char d'assaut, toujours Alicia qui a du khôl autour des yeux, et qui lance des éclairs de sang autour d'elle, comme pour faire partager une vision de son enfer, Alicia encore qui des serpents dans les cheveux invente le planté de canon de mitrailleuse dans un crâne ennemi, Alicia enfin qui s'apprête à flinguer et anéantir une enfant. Dans une autre vie, elle s'appelait Tisiphone, fille d'Hadès et de Perséphone, l'érinye de la vengeance. Avant de pleurer des larmes de sel et non plus de soufre, et devenir une bienveillante. Pour sauver Charlie, et faire taire mon coeur emballé, le temps d'une extrasystole.
Comme une évidence, le Texas des Clark a la beauté triste de la vraie apocalypse, quand celle, trop comics, de la Georgie des Grimes, Negan et Alpha surenchérit inlassablement, pour en mettre surtout plein la vue. Les aurores texanes et leurs parfums d'éternité amande-amère sont plus éloquentes que la vitesse vite consommée et les horreurs géorgiennes, sont dédiées aux absents autant qu'aux survivants. La dépression, l'obsession et la folie de ces derniers restent à visage humain. Ici, on écoute encore des vinyls romantiques et mélancoliques, en s'enivrant de Château Latour. Ici, on ne passe pas son temps à flinguer des vivants, comme on flingue des morts, on ne passe pas son temps à ressasser la guerre d'Irak ou de Syrie. Dans Fear the walking dead, on continue à pleurer ses morts pour de vrai, à ne pas vouloir les décevoir, à vouloir leur rendre hommage. On continue à avoir de vraies douleurs, comme de vrais remords. Insondables, à l'image de celle d'Alicia et ceux de Charlie dans le déchirant "Ferme tes yeux" de cette saison 4 à n'en croire ses yeux, ses oreilles, son âme. Dans cette série dérivée à l'ambition prométhéenne, on invente des paradis pour ceux qui partent et pour ceux qui restent on offre de beaux souvenirs ainsi qu'une volonté de fonder une nouvelle famille, libre d'accès. Ici, le slogan n'est pas "show must go on" mais le Wait for me de Moby ou le Carrion Flowers de Chelsea Wolfe. Ici, Madison a été créée pour que, dans ce nouveau monde, Nick et Alicia restent beaux et deviennent importants, et Nick rêve parmi les fleurs pour rendre Alicia plus forte et encore plus belle.
Même pas peur de dire que Fear the walking dead est une série qui compte infiniment.Jusqu'au milieu de la quatrième saison, et sans doute, espérons-le, après la première moitié de la septième.
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Créée
le 18 nov. 2020
Critique lue 133 fois
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