Dans sa volonté d'évoquer les trente années qui, de sa dépénalisation au vote du mariage pour tous, en passant bien évidemment par l'épidémie du sida, ont permis une meilleure reconnaissance de l'homosexualité, la mini-série de Philippe Faucon s'apparente davantage au roman-photo qu'à la saga télévisuelle. Ainsi, Fiertés fonctionne comme un collage de faits et d'événements servant de toile de fond au récit, celui d'une affirmation de soi, de la confrontation aux autres, à la famille, d'une relation amoureuse sur la durée... l'histoire d'un garçon gay en France, de l'adolescence à l'âge adulte. L'écriture très souvent hasardeuse sonne souvent faux quand l'interprétation manque régulièrement de justesse. Mais le parti pris totalement assumé, l'absence de romanesque et le style feuilletonesque finissent par donner à l'ensemble une singularité intéressante, les personnages devenant peu à peu attachants et denses. Il faut par ailleurs souligner la valeur du projet, unique en son genre, dans son portrait d'une génération, celle de ceux qui avaient 20 ans dans les années 80 et qui retrouvent là des repères de leur propre histoire.