Flash, c’est un peu comme si on avait pris un bol d’énergie pure, un soupçon de science-fiction débridée, et un grand bol de drama adolescent, le tout saupoudré de pouvoirs surnaturels. Au départ, tu te dis que suivre les aventures de Barry Allen, l’homme le plus rapide du monde, va te plonger dans une série où l’action ne s’arrête jamais. Mais assez vite, tu te rends compte que, malgré sa capacité à voyager à la vitesse de la lumière, Flash passe parfois trop de temps à trébucher sur ses propres lacets scénaristiques.
Barry Allen (interprété par Grant Gustin) est sans doute l’un des super-héros les plus attachants du petit écran. Il est sympathique, gentil, un peu naïf, et surtout, il adore courir vite. Très vite. Dès le début, tu te prends d’affection pour ce jeune scientifique devenu justicier masqué, tentant d’équilibrer sa vie entre les combats contre des méta-humains terrifiants et les dîners de famille gênants. Mais voilà, après quelques tours de piste, Barry finit souvent par se retrouver dans les mêmes embouteillages émotionnels. Entre les dilemmes amoureux et les voyages dans le temps qui compliquent tout, tu te demandes parfois s’il n’aurait pas mieux fait de rester sur la ligne de départ.
L’un des plus gros problèmes de Flash, c’est sa tendance à recycler les mêmes intrigues. Barry passe son temps à devoir sauver Central City, mais à chaque épisode, il semble répéter la même formule : un nouveau méchant apparaît, Barry doute de lui-même, il se fait mettre KO dans un premier round, puis trouve une nouvelle motivation pour tout arranger à la dernière minute. Les méchants, bien que souvent cools et inventifs (coucou Reverse-Flash), finissent par tomber dans un schéma répétitif. Combien de fois peut-on voir Barry se battre contre un autre speedster, avant de se rendre compte que tout est lié à son passé ou à une erreur qu’il a commise en voyageant dans le temps ?
Parlons-en, du voyage dans le temps. Oui, c’est un élément classique du lore de Flash, mais à force d’être utilisé, ça devient une vraie toile d’araignée scénaristique. À chaque fois que Barry décide de remonter le temps pour corriger une erreur ou sauver un proche, il finit par empirer les choses. Et nous, pauvres spectateurs, sommes condamnés à suivre ces dédales temporels où les timelines alternatives deviennent plus fréquentes qu’une pause café chez Star Labs. Cela aurait pu être un aspect fascinant, mais à force, ça devient un peu lassant. À chaque fois que Barry remonte le temps, tu sais qu’il va créer plus de problèmes qu’il ne va en résoudre.
Les personnages secondaires sont là pour épauler notre bolide écarlate, et la dynamique entre eux est souvent l’une des forces de la série. Cisco (Carlos Valdes) est le geek attachant, toujours prêt à balancer une réplique drôle ou à inventer un gadget improbable, tandis que Caitlin (Danielle Panabaker) oscille entre scientifique et… méta-humaine glaciale. Mais là encore, ces personnages, bien qu’attachants, finissent souvent par être relégués au rôle de soutiens ou de victimes des intrigues de Barry. Ils mériteraient plus d’espace pour briller en dehors de leur rôle de "sidekicks" scientifiques.
Côté romance, Flash ne manque pas de triangles amoureux et de dilemmes sentimentaux qui semblent parfois plus complexes que les missions contre les méchants. Iris West (Candice Patton), l’amour d’enfance de Barry, est au centre de tout cela, mais leur relation met parfois autant de temps à décoller qu’un épisode sans accélérations. Le "will-they-won't-they" finit par tourner un peu en rond, et les enjeux amoureux prennent parfois le pas sur les combats contre les méchants, ce qui, dans une série de super-héros, peut être frustrant.
Visuellement, Flash fait du bon travail pour une série télé. Les effets spéciaux, bien que parfois inégaux, sont souvent impressionnants pour une production télévisée. Les scènes où Barry utilise ses pouvoirs sont dynamiques, et les combats entre speedsters sont un plaisir pour les yeux… quand on ne les a pas vus mille fois déjà. Les costumes, notamment celui de Flash, sont bien réalisés, et les décors de Star Labs donnent un côté high-tech sympa à l’ensemble.
En résumé, Flash est une série qui court à toute allure mais qui finit souvent par tourner en rond. Barry Allen est un héros attachant, et la série propose de bons moments d’action et de science-fiction. Mais à force de recycler les mêmes intrigues, de surutiliser les voyages dans le temps et de trop se concentrer sur les drames amoureux, elle perd un peu de son éclat. C’est un peu comme un marathon où le coureur finit par faire trop de tours de piste, et tu te demandes si la ligne d’arrivée n’est pas encore très, très loin.