Fuli Culi est une série courte – très courte. Elle libère tout son potentiel en peu de temps, en en mettant plein la vue à son public. C'est aussi une série très... bizarre. Sont au rendez-vous des situations que l'on ne pourrait même pas imaginer dans nos rêves les plus étranges. Mais sa bizarrerie n'est point là pour perdre le spectateur. Au contraire, elle le happe et le met à son aise face à un spectacle plus chaleureux qu'il n'y paraît.
L'on ne décèle, en FLCL, que la passion de ses créateurs pour l'animation. Gainax/Production I.G. et OAV court obligent, l'anime a bénéficié d'un grand soin d'un point de vue technique. Si les décors semblent n'être que des esquisses durant les premières secondes, c'est ensuite un équilibre qui s'installe au sein d'un style tantôt épuré, tantôt riche en détails. Un effort important a été fourni pour retranscrire le mouvement, que ce soit via les techniques habituelles d'animation 2D ou au contraire grâce à une 3D des plus réussies lors de certaines scènes.
Indispensable, car la fluidité est le maître mot de Fuli Culi. Pas si frénétique que ça pour une série « gros délire », gardant tout de même bien des passages calmes, elle possède avant tout des scènes folles dont les événements s'enchaînent à la perfection. Impossibles à décrire en quelques mots et sans gâcher la découverte, celles-ci placent le spectateur dans une sorte d'état second pas si déplaisant. Loin de nous l'envie de quitter le siège donc, c'est plutôt avec le sourire aux lèvres que l'on se laisse aller au visionnage.
FLCL est une série très amicale. Grâce d'abord à son casting, pas cliché et composé de gens biens, de gens cools, de gens tarés, de gens drôles. Grâce aussi à son goût pour l'excentricité, passant pour un essai débridé où tous les coups de l'imagination sont permis, un instant de stase à savourer entre deux animes plus convenus. Grâce encore à sa bande-son rock, collant bien au ton du show, ou à son ending et son scooter jaune trop classe.
On en ressent des choses devant FLCL, et on trouve paradoxalement peu de choses à dire, peu de sujets à développer. Tant mieux finalement, parlons peu et apprécions la courte pièce, le cœur léger.
Furi kuri!